Agressions physiques, attaques de locaux, intimidations et même fomentation d’attentats. D’Arras à Tarbes, l’année 2021 a déjà vu plus d’une trentaine d’exactions en provenance de l’extrême droite se produire. Pour les recenser et en comprendre la nature, nous vous proposons une carte des violences d’extrême droite qui sera actualisée tout au long de l’année.
Méthodologie : La carte distingue trois catégories de violences : intimidation, agressions et attentats. Pour différencier intimidations et agressions, un critère a été déterminant : la volonté d’exercer une violence physique contre des personnes. Si cette volonté est manifeste, et même si les violences effectives ont finalement été empêchées par l’action de militants opposants ou par celle des forces de l’ordre, nous considérons qu’il s’agit d’une agression. S’il n’y a pas de volonté manifeste d’exercer une violence physique, nous avons choisi la catégorie « intimidation ». Les attentats et tentatives d’attentats sont traités à part, avec une iconographie différente.
Comme le précise notre légende, les niveaux de couleur indiquent la gravité des blessures. Nous avons choisi de signaler par une iconographie spécifique les agressions contre des élus. Non pas parce qu’ils seraient des personnes plus importantes que les autres mais parce que s’en prendre à un élu témoigne d’un sentiment d’impunité au sein de l’extrême droite qui est, selon nous, important à signaler.
Précision : Nous avons choisi de ne pas répertorier les attaques racistes si elles ne sont pas le fait de personnes clairement identifiées comme des militants d’extrême droite. Ce choix est certes contestable dans la mesure où ces attaques sont souvent le fruit de la diffusion d’idées d’extrême droite et donc d’un travail de ces mêmes militants.
Pour autant, nous souhaitons que notre carte permette de mesurer le poids de l’extrême droite violente organisée en France et estimons que, dans cette optique, il y a lieu de distinguer une violence raciste commise par une personne non affiliée clairement à l’extrême droite, de celle menée par des militants. C’est pour cela que vous ne trouverez pas les agressions racistes de Dole ou de Bellefort sur notre carte, aussi terribles soient-elles.
Notre carte des violences d’extrême droite est sans doute encore incomplète. N’hésitez pas à nous envoyer vos informations sur le mail sécurisé : rapportsdeforce@protonmail.com
Zoom sur Lyon : La « capitale des Gaules » est aussi celle de l’extrême droite radicale. Bastion de feu Génération Identitaire, elle est la ville de France où les violences d’extrême droite se sont multipliés cette année, notamment du fait de l’union informelle des militants de divers groupuscules. Attaque de la librairie anarchiste la Plume Noire, tentative d’agression de manifestations féministes et lesbiennes ainsi que de militants progressistes, à Lyon, l’extrême droite a notamment concentré ses actions contre les acteurs du mouvement social.
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