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70 travailleurs sans-papiers de La Poste entrent en grève


 

D’ordinaire, ils chargent et déchargent les colis qui arrivent sur la plateforme logistique DPD (filiale de La Poste) de Coudray-Monceau en Essonne (91). Mais ce matin, ces 70 salariés sans-papiers se sont mis en grève. Selon l’Union Départementale Solidaires 91, environ 400 personnes travaillent dans ce hall de tri de 22 000 mètres carrés et à peu près 200 seraient sans-papiers.

Si les lieux appartiennent à l’entreprise DPD, ces salariés sont en revanche employés par une agence d’intérim créée par l’entreprise Derichebourg. Une entreprise elle-même sous-traitante de DPD, une des filiale de La Poste en charge de son réseau international de livraison. Un montage juridique complexe au cœur des dénonciations des grévistes et de leurs soutiens. « Cette cascade de sous-traitance a pour seul but d’employer de la main d’œuvre sans-papiers précarisés sans en endosser la responsabilité : les salariés n’ont pas d’horaires fixes, il peuvent terminer leur journée après minuit, leurs conditions de travail sont exécrables…mais La Poste peut détourner le regard », explique Catherine Fayet de l’Union Départementale Solidaires 91.

« Il n’y a que des travailleurs sans titre qui arrivent à supporter ces conditions de travail sans fuir à toutes jambes », résument les grévistes dans un communiqué. Ils demandent donc l’internalisation des salariés sous-traités, la suppression de l’intérim ainsi que la délivrance des documents leur permettant de régulariser leur situation auprès de la préfecture. « Nous ne libérerons les lieux de nous-mêmes qu’après satisfaction de ces revendications », préviennent-ils.

Ce n’est pas la première fois que le groupe La Poste est épinglé pour des pratiques de sous-traitance consistant, in fine, à faire employer des sans-papiers. Pendant 7 mois, de juin 2019 à janvier 2020, une lutte devant l’agence Chronopost d’Alfortville, avait permis d’imposer à cette filiale de La Poste la régularisation de 27 travailleurs sans-papier. 46 autres, travaillant dans d’autres sociétés et ayant participé à la lutte, avaient également été régularisés.

 

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