Grève féministe
La grève du 8 mars a conjugué lutte pour les droits des femmes et grève contre la réforme des retraites. Si le nombre de manifestantes à Paris n’est pas connu à l’heure où nous publions cet article, nous savons en revanche que plus de 150 actions féministes ont été organisées partout en France. Dans toutes ces villes, les manifestations ont été notamment enrichies de la présence de salariés de secteurs en grève reconductible. Dans le même temps, Emmanuel Macron a annoncé un projet de loi pour constitutionnaliser l’IVG dans les prochains mois. Habile diversion.
8 mars : « la grève contre la réforme des retraites et la grève féministe vont se renforcer »
« Ports morts » et raffineries à l’arrêt
La fédération CGT des ports et docks l’avait annoncé, c’est chose faite. Les ports de Marseille-Fos, de Brest, du Havre, ou encore de Rouen, ont été bloqués ce mercredi par des salariés massivement en grève. Une opération dénommée « ports morts », qui était déjà mise en place pour la journée du 7 mars et qui doit se terminer ce soir, puisque la CGT a annoncé un mouvement de 48 heures. En revanche, cette initiative pourrait se reproduire.
Les grévistes de la raffinerie de Feyzin ont également décidé de mettre leur outil de travail à l’arrêt. Comme une raffinerie peut mettre plusieurs semaines à redémarre, cela annonce une grève longue. Dans les autres raffineries, le mouvement continue et le carburant ne sort plus.
Tensions dans l’énergie
Les énergéticiens, appelés à faire une « semaine noire » par la FNME-CGT continuent leur mobilisation. Des piquets sont montés aux abords de sites ENEDIS, des terminaux méthaniers, des centrales hydrauliques bloqués et des baisses de charges organisées dans les centrales nucléaires. La FNME-CGT revendique plus de 15 000 Mégawatts retirés du réseau par les grévistes. Le site Amazon de Morlaàs, dans les Pyrénées-Atlantiques, était à l’arrêt ce mercredi matin, la CGT Energies ayant décidé de couper le courant sur le site, rapporte France Bleu. En revanche, le piquet de la centrale hydraulique de Marckolsheim, à une soixantaine de kilomètres au sud de Strasbourg, a été évacué par les CRS
La grève continue dans les transports
Si les assemblées générales de cheminots peinent à faire le plein, la grève est toujours forte dans le rail. La SNCF annonce un trafic encore « fortement perturbé » jeudi. Un TGV Inoui et un Ouigo sur trois devraient notamment circuler, ainsi que deux TER sur cinq en moyenne, selon les régions. Le trafic restera également perturbé vendredi, annonce d’ores et déjà la direction.
La direction de la RATP prévoit quant à elle une nouvelle amélioration du trafic dans les transports parisiens ce jeudi. Cependant la circulation restera perturbée dans les métros et très perturbée sur certaines lignes de RER lors de ce troisième jour consécutif de grève contre la réforme des retraites.
Le privé dans la lutte
Que ce soit pour leurs salaires, leurs retraites ou, bien souvent, pour les deux, les salariés du privé restent mobilisés partout en France. Citons les chauffeurs de bus Transdev, les salariés de Nicollin – collecte de déchets – à Montpellier, la fonderie de Castelmetal dans le Doubs… et il en manque de nombreux autres !
Fac mobilisées
Un peu partout en France, des universités ont été bloquées par les étudiants. Selon le recensement effectué par le collectif Mobilisation étudiante, une trentaine de sites, dont 5 sciences Po et 8 sites de l’école nationale supérieure d’architecture sont considérés comme bloqués à ce jour.
Faisons face ensemble !
Si les 5000 personnes qui nous lisent chaque semaine (400 000/an) faisaient un don ne serait-ce que de 1€, 2€ ou 3€/mois (0,34€, 0,68€ ou 1,02€ après déduction d’impôts), la rédaction de Rapports de force pourrait compter 4 journalistes à temps complets (au lieu de trois à tiers temps) pour fabriquer le journal. Et ainsi faire beaucoup plus et bien mieux.