Nice

A Nice, la police vole au secours des policiers-manifestants du syndicat Alliance en interpellant des syndicalistes


 

Quand de banales tensions entre manifestants finissent par des placements en garde à vue. À l’occasion de la manifestation des fonctionnaires jeudi à Nice, les policiers du syndicat Alliance, classé très à droite partout, et particulièrement à Nice selon une source syndicale, se sont invités dans le défilé en tant que manifestants. Pourtant, la mémoire des cortèges syndicaux malmenés par les forces de l’ordre à Paris le 1er mai est encore fraîche. Tout comme celle de Geneviève Legay, la porte-parole locale d’ATTAC blessée sévèrement par un policier à Nice deux mois plus tôt.

Du coup, pendant le défilé, des slogans hostiles tels que « police partout, justice nulle part » ont fusé à l’adresse des policiers du syndicat Alliance qui n’ont rien trouvé de mieux que de se placer à côté du cortège de Solidaires étudiant. Ambiance garantie, d’autant que cette partie du cortège est encadrée par des policiers chargés eux du maintien de l’ordre. Arrivés au point de dispersion, des policiers en civil de la BAC interviennent pour interpeller des étudiants. Un enseignant qui tente de s’interposer est arrêté sans ménagement par trois policiers. De son côté, le syndicat Alliance évoque des menaces et un outrage à policier pendant la manifestation, argumentant qu’ils étaient identifiables avec leurs drapeaux. Ainsi, même habillés en manifestant, ces derniers restent des policiers.

Résultat de l’opération : trois étudiants, dont deux militants de Solidaires, et une figure connue sur la ville du Snes-FSU sont placés en garde à vue pour outrage et rébellion. Selon la version des policiers niçois, le responsable de la FSU aurait mordu le doigt d’un des agents qui procédait aux interpellations. Les quatre interpellés ont été placés en garde à vue. Après un premier rassemblement devant le commissariat hier pour exiger leur libération, les soutiens des syndicalistes se sont réunis de nouveau ce matin devant l’hôtel de police. Ils sont finalement sortis du commissariat en début d’après-midi avec des convocations au tribunal pour le 19 décembre.

 

Photo : capture d’écran du journal de France 3 Provence-Alpes Côte d’Azur