À trois semaines du premier tour d’une élection présidentielle où l’extrême droite cumule plus de 30 % des intentions de vote, le lancement d’une procédure de dissolution du Groupe antifasciste Lyon et environs (GALE) est tout un symbole. Surtout dans une ville où les agressions d’extrême droite enregistrent de tristes records depuis des années. Et alors que d’autres organisations de l’antifascisme lyonnais réclament depuis longtemps la fermeture des locaux fascistes.
Cet après-midi, le groupe antifasciste lyonnais a annoncé sur son site que la veille « des documents de déclenchement de la procédure de dissolution ont été notifiés à des individus considérés par la préfecture comme appartenant à notre groupe ». Selon eux, « Darmanin a indiqué vouloir dissoudre le groupe, après avoir fait un signalement au ministère de la Justice, et demandé aux services du ministère de l’Intérieur d’entamer des investigations ».
La raison de cette procédure ? Pour la GALE, il s’agirait du « relais via les réseaux du groupe d’une vidéo du Lyon Antifa Fest montrant notamment des slogans anti-police lors d’un concert » et de « l’appel du mouvement “Les Soulèvements de la terre” à assiéger Bayer-Monsanto le 5 mars à Lyon ». Quoi qu’il en soit, ce n’est pas la première fois que les militants du groupe antifasciste sont dans le viseur de l’État. Le 4 novembre dernier, sept militants antifascistes proches de la GALE comparaissaient devant le tribunal de Lyon pour une altercation avec les catholiques intégristes de Civitas lors d’une manifestation antipasse. Alors que plusieurs antifascistes avaient subi un traitement particulier pour une simple bagarre, en étant incarcérés pendant un mois, ils sortaient tous libres du tribunal.
Si la GALE ne se dit pas surprise par la volonté de Gérald Darmanin de dissoudre leur groupe, elle en appelle cependant à « un soutien d’ampleur de la part de tous nos allié.e.s et des forces progressistes dans leur ensemble ». Depuis la dissolution du Collectif de lutte contre l’islamophobie (CCIF) il y a un an et demi, les dissolutions ou procédures de dissolution se sont multipliées au ministère de l’Intérieur.
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