Deux manifestations contre la fermeture de la Bourse du travail d’Aubervilliers se tiendront devant la mairie de cette commune dans les jours à venir. La première : dès ce samedi 25 novembre à 10h. La deuxième, en nocturne, le vendredi 1er décembre à 18h. Ces deux mobilisations s’opposent à la fermeture de la Bourse du travail de la commune, annoncée en plein conseil municipal le 28 septembre dernier par Karine Franclet, mairie (UDI) d’Aubervilliers annonçait en plein conseil municipal. Motivée par le besoin de relocaliser l’activité de six associations dont les locaux vont être démolis, au sein de la Bourse, cette fermeture est programmée au 31 décembre 2023.
Karine Franclet met également en cause l’utilité même de cette Bourse du travail :
« Cet organisme disposait gratuitement d’un local de 458 mètres carrés, la mise à disposition à temps plein d’un agent de la ville, la prise en charge des fluides, du matériel de fournitures et des frais de téléphonie, soit un coût annuel pour la municipalité de 204 747 euros, plus le coût du salaire de l’agent municipal mis à disposition. Tous ces moyens étaient donnés à la Bourse du travail pour recevoir des salariés qui ne sont pas forcément Albertivillariens », explique-t-elle au média Citoyen.com.
Des arguments qui ne convainquent évidemment pas les syndicats (CGT, Solidaires, UNSA, CFTC, CFDT, CFE-CGC, FSU F0) qui, d’une seule voix, ont publié une pétition contre la fermeture de leur lieu d’activité :
« Chaque année des milliers d’Albertivillarien·nes poussent la porte de la Bourse du travail et y trouvent écoute, conseils et services. Des travailleurs sans papiers qui ont obtenu leur régularisation, des employés ayant gagné au tribunal des prud’hommes, des salarié-e-s a qui ont arraché des augmentations de salaires, des licenciements abusifs requalifiés, un management toxique dénoncé et réformé, un patron malveillant qui revient à des méthodes plus conformes … nombreux sont les exemples d’interventions syndicales utiles au quotidien, qui n’auraient pu se réaliser sans l’intervention des militant-es des syndicats de la Bourse du travail. »
Pour l’heure, ces arguments n’ont pas convaincu la maire d’Aubervilliers. Reçue par celle-ci dans le courant du mois de novembre, une délégation intersyndicale locale s’est vu confirmer que les actuels locaux de la Bourse du travail seraient mis à disposition de la vie associative et que les syndicats garderaient simplement le droit d’y réserver des salles. Les attaques contres les Bourses du travail sont régulières un peu partout en France. Souvent l’apanage de l’extrême droite, elles ne se cantonnent cependant pas à ce champ politique. D’où les deux manifestations contre la fermeture de la Bourse du travail d’Aubervilliers.
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