Toute ressemblance avec France Télécom dont le procès s’est ouvert la semaine dernière n’est pas totalement fortuite. Certes, à l’hôpital il n’y a pas comme à France Télécom de plan NEXT pour pousser hors de l’entreprise 22 000 fonctionnaires, mais le manque de personnel, l’épuisement professionnel et la perte de sens, provoquent là aussi stress, burn-out et parfois passages à l’acte. Ainsi, « depuis juillet 2016, douze professionnels infirmiers se sont donnés la mort, soit sur leur lieu de travail, soit en laissant une lettre explicite », expliquent les quatre syndicats à l’origine de la création de l’Observatoire de la souffrance au travail des professionnels infirmiers, une plateforme en ligne permettant de recueillir des signalements.
Autre chiffre mis en avant sur la plateforme : 30 infirmiers agressés verbalement ou physiquement chaque jour, deux fois plus qu’il y a quatre ans. Résultat : 30 % des jeunes diplômés abandonnent la profession dans les 5 années suivant l’obtention de leur diplôme. Des réalités auxquelles sont confrontées les différentes professions de santé, même si la plateforme n’a pas fait le choix d’étendre ses services aux aides-soignants ou aux médecins. L’observatoire dédié au métier d’infirmier fait penser à celui créé en 2007 à France Télécom par Sud-ptt et la CFE-CGC : l’Observatoire du stress des mobilités forcées, dont la première enquête avait enregistré 3000 réponses et participé à exposer publiquement la situation régnant dans cette entreprise.
Ce coup-ci, en plus de la CGC, deux syndicats d’infirmiers scolaires (Unsa et FSU), et un syndicat d’infirmiers libéraux (Convergence) sont parties prenantes du projet. Leur objectif est de « traiter syndicalement » les situations qui leur seront signalées en interrogeant les directions d’établissements et les Agences régionales de santé (ARS) sur les organisations de travail que les syndicalistes jugent responsables de l’essentiel du mal-être des professionnels de santé.
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