En attendant le prochain round de la bataille des retraites, qui aura lieu le mardi 7 février, les différents camps fourbissent leurs armes. Les organisations lycéennes et étudiantes incitent au blocage de leurs établissements dans un communiqué unitaire, Sud-Rail et la CGT cheminots appellent à faire grève le 7 et 8 février. De son côté, Élisabeth Borne tente de garder les députés LR acquis à sa cause, quand Nicolas Sarkozy revient d’outre-tombe et nous livre son remède de grand-mère pour faire passer les réformes impopulaires…
Plusieurs organisations étudiantes et lycéennes appellent à augmenter les blocages
Depuis le 19 janvier, la mobilisation s’accroît doucement dans les lycées et les universités. Ce jeudi 2 février, les sections jeunes de divers partis de gauche (EELV, le PS, la FI ou encore le PCF) ainsi que des syndicats étudiants et lycéens (UNEF, VL, L’alternative) ont signé un communiqué unitaire pour appeler à faire voter les blocages de leurs établissements le 7 février prochain. Pour rappel, ces organisations revendiquent 150 000 étudiants et lycéens dans les rues, 200 lycées bloqués et 300 mobilisés le 19 janvier. De son côté, le ministère de l’Éducation nationale déclarait que seuls 11 lycées avaient été bloqués ce jour-là. Auxquels il faut ajouter 4 tentatives de blocage et 17 filtrages.
Sud-Rail et la CGT cheminot signent pour deux jours
Vous lirez partout dans la presse que les syndicats cheminots se divisent quant à la grève du 7 février. Ce que Rapports de force a remarqué au contraire, c’est que SUD-Rail et la CGT viennent de se mettre d’accord pour appeler ensemble à deux jours de grève, le 7 et le 8 février. Le communiqué, publié ce 2 février, évoque « deux jours de grève pour renforcer la convergence des luttes ». De leur côté les fédérations cheminotes de l’UNSA, ou encore de la CFDT n’ont pas rejoint cet appel. Elles se limitent pour l’heure à appeler à la journée de grève du 7 janvier.
La CGT énergie prête pour 3 jours
Même situation dans l’énergie, si la FNME-CGT a d’ores et déjà appelé à observer 3 jours de grève à partir du 6 février, elle est la seule fédération à le faire. L’interfédérale de l’énergie s’est toutefois fendue d’un communiqué offensif aujourd’hui appelant à mettre fin au dialogue social du 6 au 10 février.
Hausse de la syndicalisation
Depuis le début de la bataille des retraites, les syndicats déclarent faire le plein d’adhérents. Réunie en comité confédéral national, la CGT a annoncé aujourd’hui avoir fait signer non moins de 7300 nouvelles cartes au mois de janvier, quand la CFDT en revendique 10 000. Selon cette dernière, cela représente une hausse de 40% sur le mois.
Borne cherche toujours le soutien des députés de droite
Selon Le Monde, la Première ministre a convoqué en urgence Eric Ciotti, président des Républicains (LR) ainsi que le chef de file des députés LR, Olivier Marleix, mercredi 1er février au matin, pour faire le point sur les positions des députés de leur camp. Sans leur vote, la majorité pourrait ne pas parvenir à faire voter le texte de la réforme des retraites à l’assemblée. En face, les deux hommes ont décidé de faire monter les enchères sur l’emploi des seniors et sur les carrières longues.
Élisabeth Borne pourrait bien avoir des raisons de s’inquiéter car au sein même de la majorité, certains députés flanchent. D’après les informations du Figaro, pas moins de six députés du parti d’Édouard Philippe, Horizons – sur 29 – ont confié, ces derniers jours, ne pas soutenir le texte. Cocasse pour un ex-premier ministre qui avait déclaré vouloir faire travailler les Français plus longtemps : jusqu’à 65 voire 67 ans.
Sarko donne des leçons
Dans une interview au Figaro magazine, Nicolas Sarkozy a livré sa méthode, pour faire passer une réforme des retraites impopulaire. Accrochez-vous c’est un modèle de démocratie : « Plus vous négociez, plus vous mobilisez la gauche qui pense que vous allez céder, et plus vous démobilisez la droite qui ne comprend plus ce que vous voulez faire. » Pour lui, il n’y a « rien à négocier », il faut « seulement écouter et informer », ce qu’il appelle « la concertation ». Une méthode qui rappelle étrangement celle de l’actuel président.
Faisons face ensemble !
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