Bien sûr, les deux enseignements principaux du résultat des élections régionales catalanes restent l’arrivée en tête du candidat socialiste (23,02 %) au bénéficie d’une forte progression (+66 %). Puis la majorité obtenue, en nombre de sièges, par l’addition des partis favorables à l’indépendance. Mais le symbole le plus marquant est probablement l’entrée au parlement catalan de 11 députés du parti d’extrême droite Vox. Une première depuis quarante ans et le rangement progressif aux poubelles de l’histoire du régime franquiste, après la mort du caudillo en 1975.
Vox a obtenu dimanche 7,69 % des voix en Catalogne. Le scrutin a certes été marqué par une forte abstention, dans un contexte épidémique peu favorable à la participation, mais le parti d’extrême droite se place en tête des formations de droite. Le Parti populaire (PP), traditionnellement faible en Catalogne, n’enregistre que 3,85 % (4,27 % en 2017). Mais c’est surtout Ciudadanos qui dégringole. La formation censée renouveler l’offre politique à droite sur un PP en crise s’écroule, passant 25,35 % des voix en 2017 à 5,55 % dimanche.
Le parti d’extrême droite a fait campagne sur sa volonté de mettre fin au processus indépendantiste en promettant l’interdiction des partis qui lui sont favorables. Un programme sur lequel Ciudadanos s’était taillé une part de l’électorat unioniste en Catalogne au cours des dernières années. Après une entrée au parlement régional en Andalousie fin 2018, puis au sein du parlement national (Cortes) en 2019, Vox fait une percée dans la région qui, pour des raisons historiques de puissant rejet de l’héritage franquiste, lui était la plus hostile.
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