Le Grenelle des violences conjugales ne suffira pas. À l’heure où l’on apprenait le 114e décès d’une femme causé par son conjoint ou ex-conjoint, des centaines de personnes étaient dans la rue. À Toulouse, Nantes, Montpellier ou en région parisienne, ils et elles demandaient des mesures concrètes de protection des femmes. Ils et elles répondaient à l’appel lancé par 24 organisations après les « mesures d’urgence » annoncées par Édouard Philippe, qui n’entreront pas en application avant 2020 voire 2021.
« De l’enfumage ». À Saint-Denis, c’est ainsi que l’intercollectif « Les Dyonisiennes » a qualifié le Grenelle. Environ 120 personnes étaient réunies devant la mairie pour défiler jusqu’au commissariat, dans le cadre de l’acte 2 de « Balance ton comico ». Sous les regards des 13 policiers alignés devant le bâtiment, plusieurs femmes ont pris la parole pour témoigner des difficultés à y porter plainte pour viol ou agression sexuelle.
Les différentes organisations souhaitent ainsi voir mises en place des formations spécifiques pour les professionnels en contact avec des femmes victimes de violence. Elles réclament également la gratuité du suivi médical et psychologique pour ces femmes, ainsi qu’au moins 5 000 places d’hébergement supplémentaires (contre 1 000 annoncées par le gouvernement). Enfin, des moyens financiers plus conséquents pour les associations féministes qui œuvrent à l’échelle locale et qui ont vu les aides de l’État s’amenuiser ces dernières années sont nécessaires.
L’intercollectif « Les Dyonisennes » appelle à une nouvelle mobilisation devant le commissariat de Saint-Denis le 11 octobre, trois mois après l’acte 1 qui avait été organisé quelques jours après le décès de Leila, décédée au mois de juillet sous les coups de son conjoint. Le collectif « Nous Toutes » appelle également à une mobilisation nationale contre les violences sexistes et sexuelles le 23 novembre.
Faisons face ensemble !
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