La chute du gouvernement Barnier et le flou budgétaire dans lequel le pays est plongé n’auront pas mis à mal la grève du 5 décembre. Les fonctionnaires étaient fortement mobilisés à l’appel de quasiment toutes leurs organisations syndicales (CGT, FSU, CFDT, Solidaires, FA-FP, UNSA, CFE-CGC), à l’exception de FO.
En première ligne : les enseignants. Environ 65% d’entre eux étaient en grève dans le 1er degré et 54% dans les collèges et lycées, selon la FSU, syndicat majoritaire. Les chiffres du ministère de l’Education nationale, quoique plus bas, indiquent aussi une mobilisation forte, avec près d’un enseignant sur trois en grève ce 5 décembre. Dans la fonction publique d’Etat, le ministère des finances fait office de deuxième secteur mobilisé avec 20% de grévistes, selon le ministère lui-même. Le secteur est notamment porté par la grève à la DGFIP (Direction générale des finances publiques), où près d’un agent sur quatre était gréviste. Le ministère de la Fonction publique estime par ailleurs à 6,4% le taux de grévistes dans la fonction publique territoriale. Enfin, difficile d’y voir clair sur le niveau de mobilisation dans la fonction publique hospitalière puisque les grévistes sont généralement assignés par leur direction, c’est-à-dire mis en demeure de rester au poste. De nombreuses blouses blanches ont néanmoins été aperçues en manifestation, signe que le secteur était mobilisé.
Les plus de 160 manifestations du jour ont d’ailleurs été fournies avec 12 000 personnes annoncées à Toulouse selon la CGT (4500 personnes selon la police), 20 000 (chiffre CGT) à 5000 (préfecture) à Marseille (CGT), 6000 personnes à Lyon (syndicats), 6700 à Nantes selon la préfecture, 5000 à Clermont-Ferrand selon cette même source. A Montpellier : 3800 selon la préfecture, 5000 selon les syndicats. Enfin, 4700 manifestants ont été dénombrés dans le Finistère, selon Ouest-France. Vers 16h30, la CGT a annoncé plus de 200 000 manifestants dans les rues de France.
Si les mesures contres lesquelles les fonctionnaires se mobilisent sont pour l’instant suspendues du fait de la censure du gouvernement, elles pourraient néanmoins vite revenir sur la table lors de la prochaine proposition de budget. Réunis en intersyndicale ce 5 décembre au soir, les organisations syndicales de la fonction publique souhaitent donc réfléchir à la poursuite du mouvement. La CGT annonce qu’elle appuiera pour une nouvelle date de grève « dans l’unité la plus large possible », ce 12 décembre. Force ouvrière a d’ores et déjà décidé d’appeler à trois jours de grève du 10 au 12 décembre, en même temps que l’appel à la grève reconductible des syndicats de cheminots.
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