7 mars CGT-cheminots droite

« Ils sont sous la pression d’une base. Ils nous ont menti » [L’AG]

 

Dans notre AG du soir : Dussopt découvre que les syndicats peuvent écouter leurs adhérents, Solidaires lance la grève reconductible pour le 7 mars et Rapports de Force se jette des fleurs ! 

La pression d’une base…

 

C’était mardi dernier, mais à l’heure où les syndicats sont de plus en plus nombreux à appeler à la grève reconductible, la phrase d’Olivier Dussopt sonne plus que jamais actuelle. « Ils sont sous la pression d’une base. Ils nous ont menti », confiait au journal Le Monde Olivier Dussopt, mardi matin. « Ils », ce sont les dirigeants des syndicats dits « réformistes » : CFDT, CFE-CGC, CFTC et UNSA en tête. A en croire le ministre du travail, les syndicalistes auraient donné des gages au gouvernement en amont de la mobilisation : pas de mouvement dur, pas d’explosion sociale. Des déclaration sorties de nulle part qui enragent forcément les premiers intéressés, à l’heure ou l’intersyndicale annonce un durcissement du mouvement.

C’est une accusation « injuste », condamne Cyril Chabanier, le président de la CFTC. « On a prévenu depuis des mois qu’on irait dans la rue si la mesure d’âge était maintenue, je ne vois pas en quoi on a menti », continue le chef de la centrale chrétienne. Olivier Dussopt peut en prendre de la graine : les directions syndicales, elles, sont parfois attentives aux désirs de celles et ceux qui les ont mises au pouvoir.

 

7 mars : grève reconductible pour Solidaires

 

Ce n’est que la concrétisation d’une stratégie, déjà évoquée dans nos colonnes. Réunie en conseil national ce mardi, l’union syndicale Solidaires a décidé de faire du 7 mars la 1ère journée d’une grève reconductible. « Nous proposons à l’ensemble des travailleuses et travailleurs, du privé comme du public, de mettre en débat en assemblées générales la possibilité de reconduire la grève à partir du 7 mars selon les modalités propres à chaque secteur, avec inventivité et détermination. C’est une priorité majeure de l’action de nos syndicats dans les semaines à venir », a déclaré l’union syndicale.

Alors que la CGT-cheminots, ainsi que l’intersyndicale RATP (CGT, FO, UNSA, CGC) ont déjà appelé à se joindre à cette date de reconductible, Sud-Rail est pour l’heure la seule fédération de Solidaires à avoir publié un communiqué en ce sens.

 

Retailleau tient absolument à être plus à droite que les macronistes

 

« Nous voulons décaler de deux ans l’âge d’annulation de la décote pour les régimes spéciaux. C’est une question de justice. Paradoxalement, ceux qui menacent de bloquer le pays ne sont pas concernés par cette réforme. Non seulement en raison de la  “clause du grand-père”, mais aussi parce que le projet actuel ne décale pas l’âge du départ à taux plein. À la SNCF, il est de 57 ans. Avec le projet actuel, les salariés peuvent donc toujours partir à la retraite à 57 ans sans décote. Dans ces conditions, prétendre que le report de deux ans de l’âge légal s’applique aux régimes spéciaux, c’est une entourloupe », a déclaré Bruno Retailleau, dans les colonnes du JDD.

Mais c’est le sénateur qui nous entourloupe. S’il est vrai que la réforme ne décale pas l’âge de départ à taux plein de certains régimes spéciaux, comme celui des cheminots, elle allonge néanmoins leur durée de cotisation de deux ans. Le report de l’âge de départ à taux plein n’est donc plus qu’une formalité, qui sera assurément inscrite dans le droit peu après que la réforme soit votée. La voter dès maintenant au sénat n’a donc rien d’urgent, mais pour se placer plus a droite que la majorité, le patron des LR joue la carte de l’esbrouffe.

 

Dussopt ne peut pas dire combien de personnes toucheront les 1200€

 

On a le droit de faire cocorico aussi, parfois, à Rapports de Force. Nos lecteurs fidèles le savent : notre rédaction se méfie de longue date de l’annonce du gouvernement concernant la revalorisation des retraites des salariés au SMIC, à hauteur de 1200€. Cette dernière ne concerne que les carrières pleines, or très rares sont les personnes à avoir cotisé toute leur vie au SMIC. Ces revalorisations ne permettent donc pas forcément de monter jusqu’à 1200€ et ne se réduisent bien souvent qu’à des hausses de quelques dizaines d’euros mensuels. Une fois n’est pas coutume, la communication du gouvernement s’est finalement retournée contre lui. Et à l’heure où Léa Salamé découvre le pot-au-roses, et où Olivier Dussopt avoue qu’il ne sait pas combien de personnes pourront toucher ces fameux 1200€, il est plus que jamais temps de relire notre article (ci-dessous) !

 

Pension minimale à 1200 euros : un slogan, pas une réalité pour la majorité des retraités pauvres