Hella Kherief

La lanceuse d’alerte Hella Kherief de nouveau menacée de licenciement


 

C’est un coup dur pour la lanceuse d’alerte Hella Kherief. Alors qu’elle avait dû changer de département, passant des Bouches-du-Rhône au Gard, pour retrouver un travail d’aide-soignante, elle s’est vue signifier ce matin par la direction de la clinique Bonnefon qu’une procédure de licenciement était engagée à son encontre. Mais c’est aussi un coup dur pour les paramédicaux de cette clinique en grève depuis trois semaines, justement pour dénoncer le caractère répressif de leur direction, depuis sa reprise par le groupe Elsan. Au mois de janvier, un infirmier a été licencié après le dépôt d’un préavis de grève en décembre. Trois autres de ses collègues ont reçu des sanctions : une mise à pied et deux avertissements.

Ce jeudi matin, alors qu’elle était sur le piquet de grève devant la clinique, Hella Kherief est interpellée par la responsable des ressources humaines et un attaché de direction qui lui demande une entrevue. Mais une fois seule dans le bureau du directeur elle découvre qu’il ne s’agit pas d’une rencontre à propos de la résolution du conflit social en cours, mais d’une réunion pour lui signifier oralement la décision de la direction de la licencier. Le 1er février, Hella Kherief, représentante syndicale CGT à Bonnefon avait été convoqué à un entretien disciplinaire. La direction lui reprochait sa présence dans un service à la place d’un autre, d’être sortie de la clinique pendant un temps de pause et d’avoir « forcer » ses collègues à signer une pétition. Des griefs qu’elle conteste catégoriquement. La clinique avait un mois pour lui signifier par écrit sa décision. Elle l’a fait oralement ce matin, avant de lui confirmer par mail dans la matinée et d’en informer le représentant syndical FO, dans la mesure où la procédure touche une représentante du personnel.

« Je suis épuisée par ces méthodes scélérates. Et surtout que personne ne les oblige à respecter la loi alors qu’on est en pleine période de dénonciation du scandale Orpea », ne décolère pas Hella Kherief. Pour elle, sa direction cherche à faire peur aux grévistes en s’attaquant à une de ses représentantes en pleine période de négociation. De nouvelles discussions doivent se tenir demain. Maintenant, le sort de la lanceuse d’alerte est entre les mains de l’inspection de travail qui devra se prononcer sur la régularité et la légitimité du licenciement. Sur ces deux points, les syndicalistes de la clinique Bonnefon ont de nombreux arguments. D’ici que l’inspection du travail se prononce, Hella et ses collègues manifesteront samedi 19 février dans les rues d’Alès. Elles partiront de la clinique Bonnefon et se rendront devant la sous-préfecture. En plus de leurs revendications d’origine, s’ajoutera le refus d’un nouveau licenciement pour Hella Kherief. La lanceuse d’alerte avait été licenciée une première fois en 2016 d’un Ehpad Korian, puis avait vu son CDI rompu en pendant la période d’essai au lendemain de la diffusion d’un Envoyé spécial dans lequel elle avait témoigné à visage découvert.

 

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