La réforme de la fonction publique est lancée. Ce matin en conseil des ministres, Gérald Darmanin et Olivier Dussopt, respectivement ministre et secrétaire d’État aux Comptes publics, ont présenté le projet de loi qui sera adopté par le parlement avant l’été. L’objectif de 50 000 suppressions de postes de fonctionnaires dans fonction publique d’État, et de 70 000 dans la territoriale, est confirmé. Pour y parvenir, l’exécutif table sur le recrutement de contractuels qui représentent déjà 20 % des effectifs.
« Le recours au contrat est significativement élargi », assume le gouvernement dans le compte rendu écrit du conseil des ministres. Une attaque contre le statut de fonctionnaire ? Pas du tout pour Gérald Darmanin qui préfère parler d’alternative au statut. Cependant, il n’est pas certain que les syndicats apprécient le concept, fort des expériences passées d’entreprises publiques comme La Poste ou France Télécom où les fonctionnaires sont devenus des espèces en voie de disparition.
Le projet de loi prévoit aussi de supprimer et de fusionner des instances représentatives du personnel comme dans le privé à la suite des ordonnances travail de 2017, avec probablement le même résultat : moins de représentants et moins d’heures de délégation pour la défense des agents. Autres mesures au programme : le recours à plus de mobilité, à des plans de départs volontaires et l’instauration de rémunérations au mérite. En gros, tous les éléments contenus dans le rapport Cap 22 auxquels les syndicats de fonctionnaires étaient opposés. Et ce, malgré près d’un an de discussion.
Cerise sur le gâteau, et en échos aux articles de presse parus la veille sur le temps de travail des fonctionnaires, le gouvernement va également revenir sur les accords dérogatoires dans les collectivités territoriales. Comme quoi, le « nouveau monde » est bien fait !
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