La seconde séquence de trois journées de mobilisation continue les 14, 15, et 16 janvier s’ouvre par des manifestations – dont nous vous donnons le décompte ville par ville – moins fournies que la semaine dernière. Cependant, le nombre de manifestants pourrait regonfler jeudi 16 janvier, notamment dans les cortèges enseignants.
La perspective d’une grève qui s’étend à de nouveaux secteurs professionnels s’éloignant, la participation à la première des trois journées de mobilisation des 14, 15 et 16 janvier s’est faite nettement moins massive aujourd’hui. Outre un problème de temps pour préparer cette nouvelle journée de grève, notamment dans la fonction publique, l’inflexibilité du pouvoir sape la perception qu’une victoire est à portée de main. Et par conséquent, entame la capacité à multiplier les journées de perte de salaire.
Dans l’Éducation nationale, très fortement mobilisée depuis le 5 décembre, le nombre de grévistes avoisine 50 % en moyenne lors des dates les plus importantes, selon les estimations des syndicats. Les autres jours, des minorités agissantes restent en grève pour mener des actions et remobiliser leurs collègues pour les dates phares à venir. Mais le basculement dans une grève reconductible massive, s’il avait dû avoir lieu, serait déjà intervenu.
Une situation approchante dans d’autres secteurs mobilisés. Les salariés des raffineries sont dans le mouvement depuis le 5 décembre, mais l’essence continue de couler à la pompe. « Ce serait pas mal, si on voyait des problèmes d’approvisionnement d’essence », concède un cheminot gréviste. Un relais de la grève représenterait un signe aidant à tenir pour ceux qui ont dépassé les 40 jours de grève. Pourtant, les grèves sont toujours bien ancrées dans certains secteurs. À la RATP et la SNCF, malgré la fatigue qui commence vraiment à se faire sentir, mais aussi dans l’énergie, l’éducation, la chimie, et les ports où des blocages devraient tenir jusqu’à au moins jeudi.
Pour autant, à défaut d’une grève qui continue à se développer et laisse imaginer une victoire à portée de main, de nombreux grévistes comptent les jours. « Nous sommes une poignée aujourd’hui, mais pas mal de collègues ont dit qu’ils seraient en grève jeudi », rapporte une salariée travaillant dans une grande entreprise. Même son de cloche dans l’Éducation nationale où la date de jeudi semble avoir eu la faveur des enseignants.
Les premiers chiffres de la mobilisation du 14 janvier :
Paris : 20 000 selon la CGT
Normandie
Rouen : 4 000 selon la CGT (1 700 selon la police)
Caen : 2 500 selon les syndicats (2 000 selon la police)
Le Havre : 10 000 selon la CGT (2 650 selon la police)
Cherbourg : 1 000 selon l’intersyndicale (700 selon la police)
Grand est
Nancy : 300 selon l’Est Républicain
Metz : 1 200 selon France 3
Strasbourg : 1 000 selon les syndicats (700 selon la police)
Épinal : 350 selon Vosges Matin
Bourgogne-Franche-Conté
Besançon : 1 000 selon la CGT
Dijon : 1 000 selon les syndicats (800 selon la police)
Belfort : 3 00 selon l’Est Républicain
Centre-Val-de-Loire
Tours : 2 000 selon les syndicats (1 200 selon la police)
Orléans : 1 000 selon La République du Centre
Blois : 500 selon La Nouvelle République
Pays-de-la-Loire
Nantes : 2 500 selon les syndicat (1 600 selon la préfecture)
Le Mans : 800 selon nos sources
Angers : 750 selon les syndicats (500 selon la police)
Bretagne
Brest : Entre 700 et 1 000 selon France Bleu
Rennes : 3 000 selon Ouest France
Quimper : 300 selon Ouest France
Lorient : 400 selon Le Télégramme
Nouvelle-Aquitaine
Bordeaux : 7 000 à 8 000 selon l’intersyndicale (2 100 selon la police)
Agen : 400 selon La Dépêche
Angoulême : 1 500 selon les syndicats (750 selon la police)
Périgueux : 2 000 à 2 500 selon les syndicats
Bayonne : 1 000 selon Actu.fr
Limoges : 3 000 selon la CGT (1 200 selon la police)
Pau : 1 100 selon Sud Ouest
Tarbes : 1 600 selon la CGT (850 selon la police)
Auvergne-Rhône-Alpes
Clermont-Ferrand : 2 000 selon les syndicats (1 200 selon la police)
Lyon : 5 000 selon la CGT (1 700 selon la police)
Grenoble : 3 000 selon la CGT
Saint-Étienne : 2 500 selon les syndicats
Puy-en-Velay : 500 selon Le Progrès
Chambéry : 900 selon la police
Annecy : 300 selon la police
Valence : 1 500 selon les syndicats (800 selon la police)
Occitanie
Toulouse : 8 000 selon la CGT (2 300 selon la préfecture)
Montpellier : 1 800 à 2000 selon nos sources, 2 500 selon la CGT (1 300 selon la police)
Perpignan : 2 000 selon les syndicats (1 000 selon la préfecture)
Béziers : 1 000 selon Midi Libre
Nîmes : 2 000 à 2 500 selon La Gazette de Nîmes
Alès : 550 selon Midi Libre
Albi : 2 000 selon les syndicats (1 000 selon la police)
Provence-Alpes-Cote-d’Azur
Marseille : 35 000 selon la CGT (5 500 selon la police)
Nice : 7 000 selon la CGT (1 500 selon la police)
Avignon : 1 500 à 2 000 selon les organisateurs (750 selon la police)
Toulon : 3 000 selon les syndicats (1 500 selon la police)
Hauts-de-France
Lille : 5 000 selon la CGT, 2 000 selon France 3 Hauts-de-France (1 200 selon la police)
Amiens : 450 selon la presse
Valenciennes : 200 selon La Voix de Nord
Faisons face ensemble !
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