17 mars

Manifestation du 17 mars : les grèves sur les salaires restent dans les entreprises


 

Ce 17 mars, plusieurs syndicats ont appelé les salariés à se mobiliser pour une journée de grève. L’augmentation des salaires, cause de nombreuses luttes dans les entreprises, n’a pourtant pas réussi à mobiliser fortement dans la rue.

 


Augmentation du prix de l’énergie et des denrées alimentaires d’une part, exigence d’une augmentation des salaires de l’autre. C’est la revendication phare, répétée par plusieurs organisations syndicales depuis quelques mois, alors que l’inflation calculée par l’INSEE n’a de cesse d’être revue à la hausse.

Une revendication qui s’inspire du terrain. En effet, on ne compte plus les entreprises qui, entre l’automne 2021 et l’hiver 2022, ont vu naître des luttes à l’occasion de Négociations annuelles obligatoires (NAO) jugées insatisfaisantes. Parfois des grèves de plusieurs jours, voire semaines ont permis d’arracher des augmentations de salaire conséquentes. Parfois, elles se soldent par des échecs.

 

« Difficile de parler de convergence »

 

Ce 17 mars, comme le 27 janvier avant lui, la volonté de faire sortir ses revendications du cadre de l’entreprise et de hisser la revendication des hausses de salaire s’est manifestée par une journée de grève interprofessionnelle. Mais cette fois, les cortèges sont moins fournis qu’à l’accoutumée. Il faut dire que l’intersyndicale (CGT-FSU-Solidaires), à laquelle s’est associée l’UNSA, a été amputée d’un de ses membres, le syndicat Force Ouvrière. Ce dernier a jugé que l’élection présidentielle était trop proche pour appeler à la grève.

Mais au-delà, la journée de mobilisation souffre aussi du climat peu propice aux mobilisations. Celui anxiogène de la guerre, après deux années épuisantes de Covid-19, et celui d’une campagne présidentielle « jouée d’avance », dont le premier tour est dans moins d’un mois. Enfin, peut-être aussi de la récente annonce gouvernementale concernant la hausse du point d’indice des fonctionnaires, revendication habituellement portée par les syndicats de la fonction publique. Même si celle-ci n’est finalement conditionnée qu’à la réélection d’Emmanuel Macron.

Interrogé par le journal l’humanité à la veille de la grève, sur les possibilités d’une « confluence des luttes pour les salaires ce 17 mars », Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, répondait : « c’est toujours difficile de parler de confluence, de convergence ». La mobilisation du jour en aura malheureusement fait la démonstration.

 

Cortège parisien

 

Dans le cortège parisien, les secteurs où les entreprises en lutte ne sont pas réellement plus mobilisés que les autres. Et la manifestation est avant tout composée de militants. Les luttes qui y sont représentées ne portent d’ailleurs pas directement sur les salaires.

Parmi elles, les salariés sans-papiers des entreprises, DPD, Chronopost et de RSI, en lutte pour leur régularisation, sont venus en nombre et animent le cortège à grand renfort de tambours. Ils sont en grève depuis 5 mois.

Non loin d’eux, on trouve les désormais célèbres (pour qui s’intéressent aux mouvements sociaux) « sans facs ». Ces étudiants de la fac de Nanterre, mobilisés pour l’inscription de 21 des leurs à l’université dans la filière de leur choix, en sont à 141 jours de grève.

Quelques mètres en amont, les salariés de la FNAC Saint-Lazare agitent leur caisse de grève. Ils en sont à plus de 3 mois de lutte, observant, chaque jour plusieurs heures de débrayage. « Nous demandons des embauches ainsi qu’une hausse des salaires », explique Sébastien, délégué syndical CGT. « À la FNAC, les NAO démarrent la semaine prochaine et nous voulons des augmentations de salaire à la hauteur des gros bénéfices du groupe », assure le délégué syndical.