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Migrants : une fillette kurde de deux ans tuée par balle par la police belge

 

Membre d’une famille d’origine kurde hébergée à Grande-Synthe près de Dunkerque, la petite Mawda est décédée jeudi matin pendant son transport à l’hôpital. Elle se trouvait dans une camionnette transportant une trentaine de migrants prise en chasse par la police sur l’autoroute E42. Les forces de l’ordre ont ouvert le feu après une longue course-poursuite.

 

Rebondissement dans l’affaire de la petite fille kurde tuée jeudi matin. Le procureur du roi de la division de Tournai en Belgique a confirmé vendredi 18 mai que la cause du décès était bien une blessure par balle à la joue. La veille, une première version des faits donnée par les autorités l’excluait catégoriquement. Mais depuis l’autopsie a parlé.

Une camionnette remplie de migrants est repérée par des policiers jeudi vers 2 h du matin sur une aire d’autoroute aux environs de Namur. Le conducteur se soustrait à leur contrôle et prend la fuite. Une course-poursuite s’engage. Elle s’étend sur près de 70 kilomètres. La police de la route prend en chasse le véhicule et ouvre le feu pour l’immobiliser. Une fillette de deux ans, d’origine kurde est blessée. Elle décède dans l’ambulance la conduisant à l’hôpital. Le parquet exclut d’abord toute bavure policière, mais l’autopsie dont les résultats ont été communiqués vendredi contredit cette version. Depuis le parquet cache mal son embarras.

 

Colère et indignation

 

Côté français, à l’annonce du décès de la fillette, une soixantaine de migrants de Grande-Synthe, où vivait la famille de l’enfant, ont spontanément envahi l’autoroute A16 vers midi, selon la préfecture. Délogés rapidement par les CRS, une vingtaine d’entre eux ont été interpellés. Côté belge, la coordination des sans-papiers et plusieurs associations de défense des migrants se sont réunies devant l’Office des étrangers à Bruxelles, vendredi à 18 h. Face à un important dispositif policier, elles ont dénoncé « un usage totalement disproportionné de la force », et réclamé la démission du ministre de l’Intérieur Jan Jambon et du secrétaire d’État Theo Francken, tous deux membres du parti nationaliste flamand N-VA. Environ 500 personnes ont défilé jusqu’au ministère de l’Intérieur.

Jan Jambon est particulièrement dans le viseur des associations. Il s’est illustré à plusieurs reprises par des propos provocateurs. En octobre 2014, en affirmant que ceux qui avaient collaboré avec les nazis avaient leurs raisons. Mais aussi en octobre 2015, lorsqu’il proposait que les demandeurs d’asile portent un badge, lors de leurs déplacements, pour faciliter leur identification. Cette fois-ci, pas de provocation, mais un mort. Une fillette de deux ans. Le comité P, la police des polices belges a ouvert une enquête.

 

Photo : Coordination des sans-papiers de Belgique