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Évidente usurpation de légitimité lors des premières élections partielles du quinquennat


 

Deux élections législatives partielles se sont tenues dimanche. La première dans le Val d’Oise, la seconde dans le Territoire de Belfort. Malgré une abstention record, Isabelle Muller-Quoy (LREM) arrive en tête et se qualifie pour le second tour dans le Val-d’Oise avec 5,95 % des inscrits.

 

« Je crois dans la démocratie, mais la démocratie ce n’est pas la rue. », disait Emmanuel Macron au début des mobilisations contre les ordonnances au mois de septembre, en se drapant de la légitimité des urnes. Une leçon de démocratie que les détenteurs du pouvoir ont du mal à s’appliquer à eux-mêmes.

Le nouveau président de la République avait remporté le second tour des élections début mai avec 66 % des suffrages exprimés. Pourtant au mois de mai, 16 millions d’inscrits ne s’étaient pas déplacés, malgré la présence de Marine Le Pen au second tour. Un mois plus tard, sa formation politique surclassait tous ses adversaires, remportait les législatives et obtenait une écrasante majorité en nombre de sièges à l’Assemblée nationale. Pourtant au premier tour, c’est plus de 23 millions d’électeurs qui avaient boudé les urnes.

 

Démocratie peu représentative

 

Une faible participation qui se confirme et même s’accroît avec les deux premières élections législatives partielles depuis la victoire du candidat d’En Marche. Dans le Val-d’Oise, l’abstention atteint 79,67 %. Ainsi, la candidate LREM arrive en tête avec seulement 5,95 % des inscrits. Son concurrent qualifié pour dimanche prochain réunit sur sa liste 4,81 % du corps électoral. Les deux protagonistes du second tour ne représentent donc que 10,76 % des électeurs potentiels. C’est plutôt mince comme représentativité, surtout en ajoutant les habitants de ces circonscriptions qui ne sont pas inscrits sur les listes électorales. Les scores des non qualifiés sont encore plus ridicules. La France Insoumise, arrivée troisième, regroupe sur le nom de sa candidate 2,33 % des inscrits. Le Front national, 2,05 %. Le PS devance EELV avec un score de 1,39 %.

Dans le Territoire de Belfort, la participation a été un peu plus importante. Elle pointe à 29,5 %. Ainsi, le candidat LR bascule en tête avec 11,5 % des inscrits, devant LREM à 7,87 %. Particularité de cette circonscription, l’affrontement entre un candidat du FN et Les Patriotes, la nouvelle formation de Florian Philippot. Dans ce duel de titan, le premier fait 2,21 %, la seconde 0,59 %. Dans ce scrutin, le PS sombre avec 0,76 %.

légitimité

Le taux de participation ne devrait pas se modifier sensiblement pour le second tour. Malgré une légitimité toute relative, les deux élus de dimanche prochain siégeront à l’Assemblée jusqu’à la fin de leur mandat qu’ils affirmeront tenir du peuple. Comme leurs confrères, ils voteront les propositions de textes législatifs et les amendements selon les consignes de leurs formations respectives. Et éventuellement justifieront leurs choix à grand coup de « les Français attendent ceci », ou « les Français veulent des réformes ». À défaut d’une leçon de démocratie, ils nous donneront une démonstration d’hypocrisie.