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Manifestations « contre les violences policières et le racisme systémique » : les militants au rendez-vous


 

Ce 23 septembre, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont rejoint les manifestations contre les violences policières organisées partout en France. Dans la foulée de la mort de Nahel et des révoltes urbaines, les militants des quartiers populaires et de la gauche politique, syndicale et associative ont été au rendez-vous. Mais l’initiative n’est pas réellement parvenue à dépasser ce cercle.

 

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté partout en France ce samedi 23 septembre contre les violences policières, le racisme systémique et pour la justice sociale et les libertés publiques. Des manifestations en échos à la mort du jeune Nahel Merzouk, tué par un policier le 27 juin à Nanterre.

A Paris, le cortège est parti de la gare du Nord en début d’après-midi. En tête : les associations des collectifs de quartiers populaires, à l’instar du Comité Adama. A leur suite : la gauche politique, syndicale et associative. Des affrontements avec la police ont eu lieu. A Marseille, un collectif de familles des quartiers populaires scandait « amnistie pour les révoltés ». La manifestation accueillait le leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon. A Toulouse, près de 1500 personnes ont défilé dans le centre-ville. A Nantes, où la manifestation avait lieu dès le vendredi, ils étaient plus d’un millier. Près de Lyon, la manifestation partait du quartier populaire du Tonkin, à Villeurbanne, et a réuni 2500 personnes. Des villes plus petites, comme Angers (400 manifestants), Clermont-Ferrand (200 personnes) ou encore Rouen (500 personnes) ont également répondu à l’appel.

 

Marche du 23 septembre : « Tout l’enjeu est dans la mobilisation des quartiers populaires »

 

A Montpellier, la CGT a annoncé 1500 participants. La manifestation a constitué un rendez-vous militant de rentrée réussi, mais n’a pas débordé les cercles habituels. Comme dans de nombreuses villes, les habitants des quartiers populaires ont été les grands absents (voir notre reportage). Plusieurs collectifs régulièrement confrontés aux violences policières : migrants, stop armes mutilantes, gilets jaunes, membres du collectif local des Soulèvements de la Terre étaient également présents. 

 

Un cadre unitaire qui pourrait perdurer

 

Au total, près de 150 organisations se sont rassemblées pour organiser cette marche, une alliance qui rassemble les partis politiques (LFI, EELV, NPA..), syndicats (CGT, Solidaires, FSU..) et collectifs de quartiers et de victimes de violences policières. Le PS et le PCF n’ont pas souhaité les rejoindre.

Ces organisations organisatrices étaient déjà à l’origine de l’appel « Notre pays est en deuil et en colère », qui avait donné lieu à la manifestation du 8 juillet. Ce jour-là, la manifestation qui aurait dû se dérouler à Beaumont-sur-Oise à l’initiative du comité Adama, ainsi que sa réplique, place de la République à Paris avaient été interdites par les préfectures de Paris et du 95. Au moins 42 autres manifestations (selon notre recensement), s’étaient tenues partout en France. Ce cadre unitaire pourrait continuer à fonctionner au-delà de la date du 23 septembre, avait déjà annoncé Jean-Luc Mélenchon lors de sa prise de parole à la fête de l’Humanité.

 

Une manifestation contre les violences policières sous pression

 

A noter : ces manifestations contre les violences policières et le racisme systémique se sont déroulées sous la pression des préfectures et du ministère de l’intérieur. Non pas forcément par une présence rapprochée des forces de l’ordre sur les divers parcours, mais par les déclarations faites en amont des manifestations.

Interrogé ce 23 septembre au matin sur France Info, Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, avait déclaré être « très attentif aux propos qui seront tenus » lors des manifestations ainsi qu’aux panneaux et pancartes faisant notamment mention « la police tue » ou « police partout, justice nulle part ». « Ce sont souvent des propositions à connotation insultante et outrageante, des menaces qui tombent sous le coup de la loi », avait soutenu le préfet de police de Paris qui promet « de saisir immédiatement la justice ».