Hella Kherief

L’inspection du travail refuse le troisième licenciement d’Hella Kherief


 

Pour une fois, l’inspection du travail dément le dicton « jamais deux sans trois ». En plein mouvement de grève à la clinique Bonnefon, la direction avait signifié à la lanceuse d’alerte le 17 février dernier qu’une procédure de licenciement était engagée à son encontre. Mais Hella Kherief étant représentante de la section syndicale (RSS) CGT de l’établissement, la procédure devait recevoir l’aval de l’inspection du travail. Or, le dossier monté par la direction de la clinique alésienne a fait psitt. L’inspection du travail de Nîmes a rendu sa décision le 15 avril. Et dans celle-ci, elle tacle sévèrement l’employeur.

« Le lien entre la demande d’autorisation de licenciement de Hella Kherief avec le mandat exercé est donc caractérisé », concluent les représentants locaux du ministère du Travail qui soulignent que la procédure a été lancée un mois avant les élections professionnelles devant renouveler le conseil social et économique (CSE) de l’établissement. Pour eux, les trois griefs présentés par la clinique Bonnefon, en plus d’être assez mineurs, « ne sont pas établis » voire « sont infondés ». Des éléments « à charge » et une absence d’enquête diligentée par l’employeur ou le CSSCT viennent compléter le tableau de ce qui peut difficilement passer pour autre chose qu’une procédure relavant de la discrimination syndicale.

Hella Kherief reprendra donc le travail lundi prochain avec une triple satisfaction. Celle d’avoir obtenu gain de cause contre une procédure abusive. Celle de ne pas perdre son travail pour la troisième fois. Mais aussi celle de voir que son syndicat a, malgré la répression qui l’a visée, largement remporté les élections au CSE pour sa première présentation : 71 % des voix des agents et 7 postes remportés sur 10. Et ce, même si l’employeur avait obtenu devant le tribunal d’Alès son retrait des listes électorales. Seule vraie ombre au tableau, la première grève de l’histoire de la clinique Bonnefon n’a pas été couronnée de succès, malgré une durée exceptionnelle : cinq semaines. En effet, la direction n’avait octroyé que quelques miettes sur l’organisation des congés. Mais rien sur les hausses de salaire ou la demande de remplacement systématique des absences, pourtant au cœur des revendications.