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Mégabassines : le procès de neuf militants syndicaux et écologistes


Le procès de neuf activistes opposés aux mégabassines s’ouvre, ce vendredi 8 septembre, au tribunal judiciaire de Niort. Parmi eux, le délégué départemental de la CGT des Deux-Sèvres, David Bodin. Celui-ci était présent lors de la dernière manifestation contre le chantier de la mégabassine de Sainte-Soline, fin mars. Léna Lazare, l’une des porte-paroles du mouvement, avait décrit « une politique qui vise à blesser les gens, les effrayer et les traumatiser » pour qualifier la répression durant cette journée auprès de Rapports de Force.

La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet vient d’annoncer qu’elle sera présente à Niort vendredi, en soutien des prévenus. Un co-délégué de Solidaires 79 comparaîtra également sur les bancs du tribunal, ainsi que des militants syndicaux de la Confédération Paysanne. « Nous nous mobiliserons en exigeant la Justice pour l’eau », soutient Solidaires dans son communiqué paru le 31 août.

Aux côtés de ces militants syndicaux, le procès vise aussi des membres du collectif Bassines Non Merci 79 et d’autres activistes participant aux Soulèvements de la Terre. Un rassemblement est prévu à 10h30, tandis que l’audience commencera en début d’après-midi.

« On s’attend à une très forte mobilisation » avait prévenu, à propos du 8 septembre, Julien Le Guet, porte-parole des collectifs Bassines non Merci, dès le 27 juillet. Ce jour-là, 300 personnes s’étaient rassemblées en soutien de quatre militants jugés au sein du même tribunal à Niort. L’un d’eux, Loïc Schneider, avait écopé d’un an de prison ferme (aménageable sous bracelet électronique) et d’une interdiction du territoire des Deux-Sèvres pendant trois ans. Les trois autres avaient été condamnés à des peines allant de deux à quatre mois avec sursis.

Le 20 juin, des dizaines de militants ayant participé à une action écologiste des Soulèvements de la Terre avaient été arrêtés et placés en garde-à-vue, la veille de la dissolution des Soulèvements de la Terre actée en Conseil des ministres. Quelques jours auparavant, une vague similaire d’arrestations et de perquisitions avait eu lieu, menée par la gendarmerie et la Sous-direction antiterroriste.

Mais les procès autour des mégabassines remontent plus en amont encore. Suite à l’avant-dernière mobilisation à Sainte-Soline, le 29 octobre 2022, cinq militants avaient également été poursuivis. Ils avaient refusé de comparaître à l’audience, le 28 novembre. Tous avaient été condamnés à des peines de prison avec sursis ainsi qu’à l’interdiction du territoire des Deux-Sèvres pendant trois ans.

Maintien de l’ordre à Sainte-Soline : comment le gouvernement « réécrit » l’histoire

Au-delà de ces arrestations et procès, une bataille politique se joue autour de la narration des événements de Sainte-Soline. Mi-juillet, des membres de Bassines Non Merci ont été auditionnés par une commission d’enquête parlementaire sur « la structuration, le financement, les moyens et les modalités d’action des groupuscules auteurs de violences ».

Dans le même temps, dans un rapport détaillant l’usage de la force publique à Sainte-Soline, rendu public le 10 juillet, la Ligue des droits de l’Homme mettait « en cause la version officielle présentée par les autorités, qui se sont livrées de manière alarmante à une réécriture des événements ». Le ministère de l’Intérieur, la préfecture des Deux-Sèvres et la gendarmerie sont accusés de « manipuler l’information du public » afin de « légitimer auprès du grand public un déploiement massif et inconsidéré de la force ».

 

Crédit photo : Soulèvements de la Terre