Professions libérales à Paris : pourquoi une manifestation séparée ?

 

Plusieurs milliers de travailleurs des professions libérales ont battu le pavé cet après-midi à Paris à l’appel du collectif SOS Retraites. En tête de cortège, les avocats mobilisés pour le maintien de leur régime autonome de retraite entament leur cinquième semaine de grève reconductible. La présence, dans cette manifestation nationale, de barreaux venus massivement de toute la France accroit sans nul doute la combativité du mouvement des professions libérales qui n’en est pas à sa première manifestation contre la réforme. Depuis septembre 2019, il réunit des professions telles que les avocats, les notaires, mais aussi les experts comptables ou encore les podologues et constitue aujourd’hui un second front de lutte contre le projet du gouvernement, alors qu’une manifestation à l’appel de l’intersyndicale aura lieu jeudi 6 février.

Pourquoi, dès lors, faire une journée d’action séparée ? La manifestation d’aujourd’hui se place dans la lignée de celles appelées par le collectif Sos Retraites dès septembre 2019. Elle participe d’une volonté de visibiliser les problématiques propres aux professions libérales posées par la réforme des retraites. En effet, si un salarié verse à peu près 28% de son salaire brut en cotisation retraite (dont 16% payé par le patron), les professions libérales, qui ne bénéficient pas de la part patronale, paient actuellement 17% de cotisation. Or, la réforme prévoit de généraliser ce taux de 28% aux professions libérales ce qui implique une baisse de leur pouvoir d’achat. Enfin, cette mobilisation a aussi pour but le maintien de leurs caisses de retraite autonomes. Largement bénéficiaires, elles seraient avec la réforme, fusionnées dans le système général et leurs cotisants en perdraient le contrôle.