Depuis le début de la semaine, les manifestations contre les violences policières se multiplient en France et le mouvement ne semble pas s’arrêter. Dans certaines villes où des rassemblements ont déjà eu lieu, on appelle désormais à un deuxième acte.
La mort de George Floyd, un homme noir de 46 ans asphyxié par un policier blanc aux États-Unis a déclenché des manifestations massives depuis une semaine aux États-Unis. Ces événements ont trouvé une résonance en France grâce à l’impulsion donnée par le collectif Justice pour Adama et des rassemblements inédits par leur taille et leur composition ont eu lieu.
C’est Bordeaux qui, à l’appel de l’association Mémoires et Partages, a ouvert le bal des rassemblements contre les violences policières, rassemblant plusieurs centaines de personnes, dont certaines personnalités politiques de gauche comme Philippe Poutou. Mais c’est véritablement l’événement parisien du mardi 2 juin qui a donné son caractère massif au mouvement. A l’appel du collectif justice pour Adama, entre 20 000 et 40 000 personnes se sont rassemblées devant le tribunal de grande instance de Paris malgré une interdiction préfectorale émise quelques heures avant par le préfet de police de Paris. La foule présente dégage une énergie inédite : les jeunes personnes racisées parmi lesquels beaucoup de primo-manifestants, constituent une grande partie des troupes. La soirée donnera lieu à quelques affrontements entre manifestants et policiers, semble-t-il déclenchés par la police elle-même, suite à l’usage d’une nasse (voir tweet ci-dessous). Dix-sept personnes seront placées en garde à vue selon la préfecture.
La vidéo qui contredit quelque peu la communication de @CCastaner sur la manifestation #JusticePourAdama
À l’origine des tensions, comme souvent, une nase policières, c’est à dire une privatisation de liberté de circulation, au moment de la dissolution du rassemblement. https://t.co/uEtk4xEXTL— Rapports de Force (@rapportsdeforce) June 3, 2020
Ce même 2 juin, cette énergie relayée en masse sur les réseaux sociaux se retrouve, dans les autres grandes villes de France région. A Lille, 2500 personnes se sont réunies devant la préfecture, et ont clamé justice pour « Adama, Selom et Matisse », rapporte le HuffPost.
A Marseille, ce sont 1800 personnes qui se sont réunies pour protester contre les violences policières selon la police, plusieurs milliers selon le média d’investigation locale Marsactu. A Nantes 1000 personnes étaient présentes selon Nantes Révoltée, un millier à Tours et les manifestants étaient entre 2000 et 2500 devant le tribunal de grande instance lyonnais, selon France 3.
Le lendemain c’est à Toulouse et à Montpellier que respectivement 2000 et 5000 personnes se sont rassemblées en plein centre-ville. Partout, les slogans sont communs : « Justice pour Adama », « La police mutile, la police assassine », « Pas de justice, pas de paix ».
Les appels à manifester continuent sur les réseaux sociaux, même dans les villes où un rassemblement a déjà eu lieu : Lille ce jeudi, Clermont-Ferrand vendredi, Marseille et Lyon ce week-end. Il semble donc probable que les manifestations contre les violences policières ne se cantonnent pas à cette seule semaine du 2 juin.
Faisons face ensemble !
Si les 5000 personnes qui nous lisent chaque semaine (400 000/an) faisaient un don ne serait-ce que de 1€, 2€ ou 3€/mois (0,34€, 0,68€ ou 1,02€ après déduction d’impôts), la rédaction de Rapports de force pourrait compter 4 journalistes à temps complets (au lieu de trois à tiers temps) pour fabriquer le journal. Et ainsi faire beaucoup plus et bien mieux.