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Les cheminots préparent leur entrée en grève reconductible par étape pour mi-février

 

La CGT cheminots et SUD-Rail viennent d’annoncer un calendrier de mobilisation dans le ferroviaire. Les deux syndicats veulent faire de la journée de grèves et de manifestations du 31 janvier une rampe de lancement vers une grève reconductible, avec deux journées de grève dès la semaine suivante, en convergence avec les énergéticiens et les raffineurs.

 

Monter d’un cran. C’est l’objectif de la CGT et de SUD-Rail avec un appel commun à élever « le rapport de force pour gagner le retrait » de la réforme des retraites. Les deux fédérations appellent les cheminots à se mettre en grève massivement le 31 janvier. Mais aussi à se « réunir en assemblée générale pour mettre en débat l’intensification de l’action ». Ainsi elles proposent à la discussion « une séquence de deux jours consécutifs de grève les 7 et 8 février à l’instar d’autres branches professionnelles ». Des dates modifiables selon les décisions de l’intersyndicale nationale, au soir du 31 janvier, assurent la CGT-Cheminots et SUD-Rail. Les deux syndicats proposent ensuite de passer à la grève reconductible mi-février, si le gouvernement ne retire pas son projet de loi.

Pourquoi un départ en grève reconductible dans 15 jours et non le 31 janvier ? En grande partie parce que la journée du 19 janvier est un peu paradoxale. Certes, le nombre de grévistes a été très important à la SNCF (46 % et même 77 % des conducteurs de TGV), mais les assemblées générales de la journée sont restées assez vides de cheminots. Or sans AG forte, pas de grève reconductible forte. De plus les cheminots n’ont pas envie de porter à aux seuls ou avec quelques rares professions l’ensemble de la contestation. Une date plus tardive pourrait ainsi permettre que de nouveaux secteurs s’organisent pour un conflit dur, espèrent-ils.

Par conséquent, l’option d’appeler à 48 h de grève les 30 et 31 janvier, un temps sur la table, a été abandonnée au profit d’un calendrier plus distendu, par crainte de griller une cartouche inutilement avec un jour où seuls les cheminots auraient été en grève le 30 janvier. De même, l’idée de deux jours d’arrêt de travail tous les cinq jours, comme lors du conflit sur la privatisation de la SNCF, n’a pas été retenue. Au lendemain des manifestations massives du 19 janvier, les quatre syndicats représentatifs de l’entreprise (CGT, UNSA, SUD, CFDT) se sont réunis une première fois. Depuis, les échanges se sont poursuivis par téléphone, jusqu’à chuter sur l’appel de deux syndicats sur quatre ce mardi 24 janvier.

 

L’unité syndicale mise sur pause chez les cheminots

 

Si l’ensemble des organisations syndicales de la SNCF sont d’accord pour amplifier la mobilisation cheminote le 31 janvier, elles n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur un calendrier pour durcir le mouvement après cette date. La CFDT cheminots, dont le conseil fédéral s’est réuni lundi 23 janvier, faisait savoir dans un communiqué de presse qu’elle « n’exclue pas de s’engager dans une reconductible, mais c’est trop tôt ». Pour le quatrième syndicat de la SNCF – 15,94 % aux élections professionnelles de décembre dernier – qui n’a pas attendu la fin des échanges entre fédérations cheminotes pour s’exprimer « la date du 31 janvier fixé par l’intersyndicale est une priorité ». Avec comme objectif pour elle de « surpasser le 19 janvier ».

L’Unsa, deuxième syndicat de l’entreprise, ne s’est pas joint à la CGT et à SUD non plus. Mais au même titre que la CFDT, elle pourrait raccrocher les wagons d’une grève reconductible après le 31 janvier, selon l’état de la mobilisation chez les cheminots et les perspectives données par l’intersyndicale nationale au soir de la seconde journée interprofessionnelle de mobilisation. « Les suites à donner après le 31 seront à donner après le 31 pour amplifier », écrit la CFDT, ne fermant ainsi pas la porte à un durcissement du mouvement. Une porte que ne ferme pas non plus la CGT-Cheminots et SUD-Rail qui assurent qu’elles « s’attacheront à maintenir un caractère le plus unitaire possible au conflit des retraites dans la branche ferroviaire ».