Ce jeudi 13 avril est la date de la douzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. C’est aussi l’anniversaire de Rapports de force, fondé à cette date en 2017. L’occasion de vous dire où en est votre journal que nous avions déclaré en sursis il y a un an.
Pas d’événement particulier cette année pour notre sixième anniversaire. La lutte contre la réforme des retraites a accaparé toute notre attention depuis janvier, ne laissant pas la place à l’organisation de fêtes et de débats, comme à l’occasion de nos cinq ans. Mais le plaisir de souffler une bougie de plus pour continuer à mettre à la une les mouvements sociaux.
Rapports de force reste en mode survie
Nous avions décidé de mettre les bouchées doubles, voire les bouchées triples, à l’occasion du conflit sur les retraites. Par chance, nous avons bénéficié d’une subvention de 7500 euros de la fondation « Un monde par tous » en fin d’année dernière. Nous avons donc fait le choix de dépenser intégralement ce surplus pour couvrir le mouvement social contre la réforme. Ce, pour finir en beauté et ne rien regretter, si d’aventure Rapports de force devait disparaître à l’issue de celui-ci. Tout donner sur ce qui fait notre raison d’être nous paraissait naturel. Et après, advienne que pourra.
Un après qui n’est pas encore d’actualité, puisque la mobilisation se poursuit, mais qui coïncidera plus ou moins avec le sursis d’un an que nous nous étions fixés en avril 2022, pour savoir si nous continuons l’aventure ou y mettions fin. Il est donc trop tôt pour prendre des décisions. Nous ferons le point en mai ou juin sur l’état de santé réel du journal, après cette longue séquence de mobilisation sociale et de travail intense pour notre rédaction.
Pour autant, pas besoin de grands bilans pour savoir que la situation financière de Rapports de force reste très fragile. Un euphémisme dans la mesure où nous sommes loin de pouvoir rémunérer les trois équivalents temps plein qui seraient nécessaires à une pérennisation du journal. Et qui ont été le niveau de travail que nous avons aligné à titre exceptionnel pendant ces trois mois de bataille contre la réforme des retraites, laissant entrevoir ce que pourrait être Rapports de force avec plus de moyens. Mais pour cela, il nous faudrait un budget annuel d’au moins 80 000 euros, alors que la totalité des dons et soutiens s’est élevée à 20 000 euros en 2022.
Consolider la rédaction ou disparaître ?
Une fois passées les grèves contre la réforme des retraites, nous relancerons une campagne de soutien. Nous souhaiterions parvenir à un millier de donatrices et donateurs en 2023 – au lieu de 300 l’an dernier – en espérant avoir fait la démonstration de notre utilité auprès des actrices et acteurs du mouvement social qui nous lisent. A minima, il nous faudrait enregistrer 40 000 euros de dons cette année pour rémunérer, au moins à temps partiels, les trois journalistes de la rédaction.
Si l’argent reste le nerf de la guerre, Rapports de force se débat parallèlement depuis plus de deux ans avec des difficultés pour diffuser ses articles au plus grand nombre. Depuis fin 2020, nous avons vu s’écrouler l’audience vers le site en provenance de Facebook. Et pas qu’un peu : celle-ci a été divisée par dix en deux ans, depuis que le réseau social a modifié les paramètres de ses algorithmes. Et malgré nos autres canaux de diffusion, nous a fait passer de quasi un million de lectrices et lecteurs en 2020 à 325 000 en 2022.
Une perte d’audience impossible à compenser intégralement, mais contre laquelle nous nous battons pied à pied. Parmi les outils que nous avons mis en œuvre, nous avons développé une chaîne Telegram qui présente l’avantage de ne pas avoir de filtres algorithmiques. Celle-ci compte aujourd’hui plus de 2200 personnes qui peuvent avoir connaissance de l’intégralité de nos publications, et faire le choix de les lire ou non. Nous aimerions lui faire atteindre les 10 000 inscrites et inscrits, afin de mieux mettre en lumière les luttes sociales. Ainsi, nous ne pouvons que vous encourager à la tester. Et pourquoi pas, à l’adopter.
Atteindre un millier de personnes qui soutiennent financièrement Rapports de force et des milliers qui s’inscrivent à nôtre chaîne Telegram sont les deux objectifs auxquels nous allons nous atteler. Et pour lesquels nous ne manquerons pas de vous solliciter dans les semaines et mois à venir. En plus du suivi de l’actualité des luttes évidemment.
Faisons face ensemble !
Si les 5000 personnes qui nous lisent chaque semaine (400 000/an) faisaient un don ne serait-ce que de 1€, 2€ ou 3€/mois (0,34€, 0,68€ ou 1,02€ après déduction d’impôts), la rédaction de Rapports de force pourrait compter 4 journalistes à temps complets (au lieu de trois à tiers temps) pour fabriquer le journal. Et ainsi faire beaucoup plus et bien mieux.