5 ans

Cinq ans : le « Rapports de force Tour »


 

Les trois rencontres avec le public pour les cinq ans de Rapports de force sont passées. Pour nous, ce fut de riches moments d’échanges tout au long du mois de mai avec nos lectrices et lecteurs. Mais aussi l’occasion de débattre de thèmes qui nous sont chers et d’anticiper un peu les mois à venir en termes de nécessaires mobilisations sociales.

 

1er mai, 7 mai, 22 mai. Montpellier, Lyon, Paris. Trois dates, trois villes et cinq thèmes de discussions. Mais aussi quelque 150 lectrices et lecteurs avec qui nous avons pu échanger sur l’état de notre média, celui de la presse indépendante comme sur plusieurs des enjeux sociaux des cinq ans qui viennent.

Pour nous mettre en jambe, une semaine après le second tour de la présidentielle, nous commencions notre « Tour » à Montpellier, à La Tendresse, par un moment convivial prolongeant la manifestation du 1er mai. Un moment convivial, mais pas contemplatif : un des deux thèmes débattus ce jour-là portant sur les « les sujets chauds qui viennent ». Ou dit autrement, sur les promesses antisociales énoncées par Emmanuel Macron le 17 mars lors du lancement officiel de sa campagne pour les présidentielles. Évidemment, des perspectives peu enthousiasmantes faites d’attaques à la sauce libérale sur les retraites, l’éducation ou l’assurance chômage. Mais des échanges intéressants sur le fond (voir la vidéo de présentation ci-dessous) pour ces trois dossiers qui pourraient être mis en chantier par l’exécutif une fois les législatives passées.

 

 

Autre sujet que nous avons voulu porter dans le cadre des rencontres 2022 : l’antifascisme. Évidemment parce que la progression dans la rue comme dans les urnes de l’extrême droite n’est pas sans conséquences sur les luttes sociales, mais aussi parce que notre rédaction a produit un gros travail de recension des violences d’extrême droite depuis 2021. Un débat que nous avons voulu mener à Lyon, ville considérée comme le « laboratoire » de l’extrême droite en France depuis dix ans. « Si les dynamiques expérimentées fonctionnent bien, elles sont souvent exportées ailleurs », a constaté la journaliste indépendante Daphné Deschamps qui craint un « cycle d’union des extrêmes droites ».

Enfin, nous avons souhaité donner une place importante à la question de la presse indépendante, dont le travail a pris de plus en plus de place ces dernières années et qui sera amenée à jouer un rôle déterminant dans les années qui viennent. D’où deux débats en mai. Le premier à Montpellier pour faire état, en toute transparence, de la situation financière et des enjeux auxquels Rapports de force tente de faire face (voir les extraits du débat dans la vidéo ci-dessous). Le second, à Paris le 22 mai, en présence d’Emmanuelle Walter (Arrêt sur Images), d’Ivan du Roy (Bastamag) et de Mathieu Molard (Streetpress) pour un tour de table passionnant.

 

 

Enfin, pour nous projeter dans l’avenir et dans les luttes, nous avons conclu notre « Rapports de force Tour » à Paris par un débat sur l’intégration par le syndicalisme, et plus largement dans le champ du travail, des revendications écologistes et féministes. Mais aussi par les enjeux d’unification pour le syndicalisme de lutte face aux difficultés à peser contre le patronat ou l’État. Des échanges d’une grande qualité malgré une faible présence du public pour ce premier événement de Rapports de force dans la capitale. Mais des discussions constructives, sans gloriole ni esprit de chapelle. Et avec la volonté d’avancer sur l’ensemble de ces fronts, malgré les difficultés. Comme celles soulevées par Vincent Pochon de Sud-Chimie sur la complexité à articuler préservation des revenus des salariés des secteurs polluants et transition écologique des productions.

En résumé, des rencontres très fécondes pour notre cinquième anniversaire, alors que la pandémie nous avait contraints à annuler l’édition 2020. Et à ne même pas imaginer une édition en avril 2021. Pour 2023, si Rapports de force est encore présent, c’est-à-dire s’il réussit à pérenniser son activité grâce à vos contributions, nous renouvellerons assurément ces temps d’échanges et de rencontres avec le public. D’ici là, nous ne pouvons que vous encourager à soutenir (si possible chaque mois), même modestement, le média dont les luttes ont besoin. Et pourquoi pas si vous êtes nombreuses et nombreux à vous y mettre : construire un Rapports de force en grand pour faire face aux enjeux du quinquennat qui démarre.