Retrouvez notre résumé de l’information pour les mouvements sociaux de la semaine du 13 au 19 septembre. C’est dans Récap Hebdo, notre nouvelle rubrique du samedi à 9 h.
Mouvements sociaux
Petites manifestations le 17 septembre
10 000 manifestants à Paris, 4000 à Lyon et 3000 à Toulouse selon la CGT. Les défilés de la première journée de grève interprofessionnelle post-confinement ont été modestes. Une grève militante dans la plupart des secteurs professionnels. Lire notre article sur les raisons expliquant la faiblesse de la mobilisation.
Des sans-papiers marchent vers L’Élysée
Samedi 19 septembre démarreront des marches, à travers toute la France, de personnes sans-papiers et de leurs soutiens. Elles dureront un mois et réclameront la régularisation des sans-papiers, la fermeture des centres de rétention administrative et un logement pour toutes et tous. Partant de Marseille, Lille, Toulouse, Montpellier, Strasbourg et Rennes, elles convergeront le 17 octobre à Paris pour une manifestation en direction de l’Élysée. Cette mobilisation fait suite à celles des 30 mai et 20 juin.
Grève reconductible sous pression patronale chez AAA
Les salariés du sous-traitant aéronautique AAA avaient commencé une grève reconductible à l’appel de la CFDT le 8 septembre. Ils s’opposaient à la suppression de 719 postes soit près de la moitié de leurs effectifs. Malgré un blocage de la production – des pièces pour Airbus ne pouvaient pas être livrées – grâce à une grève très suivie sur l’usine de Carquefou, la pression patronale a finalement contraint les grévistes à arrêter leur mouvement en fin de semaine sans n’avoir obtenu aucune concession, rapporte la CFDT.
Grève d’une journée chez Boiron
Pour la première fois en 88 ans d’existence, les laboratoires Boiron essuient une grève de leur personnel. Mercredi 16 septembre, les salariés des divers sites français de Boiron sont appelés à une journée de grève nationale par une intersyndicale CFE-CGC, CFDT et FO. Celle-ci s’oppose à un plan de restructuration annoncé en mars 2020 qui prévoit de supprimer 646 emplois (et d’en créer 134) soit une disparition d’environ 25 % de l’effectif. (notre article)
Grève dans des centres de dépistage
Trois quarts des 200 salariés de 20 laboratoires Biofusion du Tarn-et-Garonne, du Lot et de Haute-Garonne ont cessé le travail mardi 15 septembre à l’appel de Force ouvrière. Un mouvement auquel la CGT et la CFDT se sont associées. Une centaine d’employés se sont rassemblés à Montauban pour réclamer une prime Covid de 1000 €, une augmentation de salaire de 10 % et des embauches supplémentaires. Faute d’avancées dans les discussions avec la direction, le mouvement a été reconduit le lendemain. Vendredi la grève se poursuivait toujours.
Licenciements
Bridgestone
Le fabricant japonais de pneus a annoncé le 16 septembre la fermeture en 2021 de son usine à Béthune qui emploie 863 personnes. Un petit air de Whirlpool ! Du gouvernement à l’opposition, toute la classe politique est montée au créneau pour commenter cette décision. De son côté, Marine Le Pen est opportunément allée rencontrer une « délégation » de salariés jeudi 17 septembre, le même jour où 300 personnes sont venues devant l’usine soutenir les salariés de Bridgeston à l’appel de la CGT et SUD. La campagne pour les élections régionales et pour la présidentielle de 2022 est lancée. Lundi, la ministre du Travail et la ministre déléguée à l’Industrie rencontreront les élus et les syndicats à Béthune.
Alinéa
De Mulliez à Mulliez ! Le tribunal de commerce de Marseille a validé lundi 14 septembre l’offre de reprise d’Alinéa par la famille Mulliez, déjà propriétaire de l’enseigne de meuble. Une décision rendue possible par une ordonnance du 20 mai 2020, qui permet jusqu’à la fin de l’année à des dirigeants d’entreprises de racheter une société en dépôt de bilan leur appartenant. Bilan de l’opération : 930 emplois supprimés, 15 magasins fermés sur 26, et l’économie d’un PSE supplémentaire pour la famille Mulliez.
Covid-19
Situation épidémique
La France a enregistré un nouveau record de contaminations jeudi avec 10 593 cas en 24 h. Désormais, 53 départements sont classés en rouge sur la carte du gouvernement. Le nombre de nouvelles hospitalisations monte à 3223 en une semaine. Une centaine de patients par jour ont été admis en réanimation les trois premiers jours de la semaine. Des points de tension apparaissent dans certains services d’urgence. À l’hôpital Nord de Marseille, sept lits de réanimation sur dix sont occupés par des malades du Covid-19.
Restrictions décentralisées
Pas de restriction générale, mais une gestion de l’épidémie territoire par territoire. C’est la doctrine du gouvernement pour la gestion de la deuxième vague. Lundi, les préfets de trois départements (la Gironde, le Nord et les Bouches-du-Rhône) appelés par Jean Castex à faire des propositions ont annoncé toute une série d’interdictions pour lutter contre le Covid-19. En fin de semaine, c’est au tour des villes de Lyon et de Nice de prendre de nouvelles mesures.
Éducation nationale
Olivier Véran a annoncé lors de son point presse hebdomadaire jeudi un nouveau protocole pour les écoles. Un enfant positif au coronavirus devra rester sept jours chez lui, mais ses camarades de classe n’auront plus cette obligation. Avant cette annonce, 81 établissements scolaires et un peu plus de 2 100 classes ont été fermées en date du mercredi 16 septembre d’après le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer (contre 28 et 262 au dernier comptage).
Jour de carence
La ministre de la Transition et de la Fonction publique Amélie de Montchalin a refusé la demande de huit organisations syndicales de fonctionnaire de suspendre le jour de carence du fait de la situation sanitaire. Suspendu le temps de l’état d’urgence sanitaire, le jour de carence a été rétabli pour les salariés du secteur public comme pour ceux du privé le 10 juillet 2020. Lire notre article.
Et aussi
Mort d’un proche de la famille Traore
La procureure de Versailles a annoncé mercredi 16 septembre l’ouverture d’une information judiciaire « pour recherche des causes de la mort », confiée à un juge d’instruction concernant la mort de Mahamadou Fofana. Selon la police, l’homme se serait jeté dans la Seine en tentant de fuir une interpellation le 13 septembre. Il serait mort de noyade. Une version que conteste sa famille, dont Assa Traore, pour qui les abrasions, au niveau du crâne, retrouvées lors de l’autopsie prouvent que les explications policières sont tronquées.
Pantouflage
Après François Fillon qui créait la société 2F Conseil après son départ de Matignon, Édouard Philippe rejoint la liste des responsables politiques de premier plan recyclés dans la défense des intérêts de grandes entreprises. Il va être proposé comme administrateur indépendant du groupe informatique Atos le 27 octobre d’après une communication de l’entreprise en date de mercredi. L’actuel maire du Havre n’en est pas à un coup d’essai. Entre 2007 et 2010, il était employé par le champion du nucléaire Areva comme lobbyiste.
Échec du CICE à créer de l’emploi
Cent à cent soixante mille emplois créés entre 2013 et 2017 selon le dernier rapport d’évaluation du CICE par France Statégie, l’organisme rattaché au cabinet du Premier ministre. Pour un coût d’environ 18 milliards d’euros par année. Soit entre 90 et 100 milliards. Et donc 562 500 euros par emploi créé en prenant pour base les chiffres les plus arrangeants pour les autorités. Un peu cher !
Pas de moratoire sur la 5G ?
Demandé par les 150 membres de la Convention citoyenne pour le climat, réclamé dans une tribune du JDD le 13 septembre par 70 personnalités écologistes et de gauche, le moratoire sur le développement de la 5G a été évacué par Emmanuel Macron le 14 septembre. « Oui, la France va prendre le tournant de la 5G » a-t-il déclaré devant une centaine d’entrepreneurs de la French-Tech, ironisant sur ceux voulant revenir « à la lampe à huile » ou adopter le mode de vie des amishs.
Faisons face ensemble !
Si les 5000 personnes qui nous lisent chaque semaine (400 000/an) faisaient un don ne serait-ce que de 1€, 2€ ou 3€/mois (0,34€, 0,68€ ou 1,02€ après déduction d’impôts), la rédaction de Rapports de force pourrait compter 4 journalistes à temps complets (au lieu de trois à tiers temps) pour fabriquer le journal. Et ainsi faire beaucoup plus et bien mieux.