Les chauffeurs de bus des Transports intercommunaux Centre Essonne (TICE) sont en grève illimitée. Ils demandent des augmentations de salaire. Difficile à obtenir dans un contexte d’ouverture à la concurrence.
Neuvième jour de grève pour les chauffeurs de bus des Transports intercommunaux Centre Essonne (TICE). Lors des Négociations annuelles obligatoires (NAO) de 2022, les employés n’avaient obtenu que 1,6 % d’augmentation. Ils exigent donc un rattrapage pour faire face à l’inflation.
« Au départ nous demandions 12 % d’augmentation de salaire, puis nous avons revu nos exigences et demandons désormais 8,75 %. De son côté, la direction est passée d’une proposition de 3,5 % à 3,75 %… Autant dire qu’elle ne fait aucun effort », déplore Axel Parsade, délégué syndical FO des TICE. La direction refuse pour l’heure de rencontrer l’intersyndicale (CGT, FO, SUD, CFE-CGC, USAPIE) entrée en grève conjointement. « Ils veulent voir les syndicats un par un, ce que nous refusons », explique le syndicaliste.
Pourtant, le trafic est très fortement impacté depuis le 3 janvier. Avec 185 grévistes (une immense majorité de chauffeurs) sur 375, certaines lignes ne fonctionnent pas, d’autres sont au ralenti. La grève touche 87 000 usagers et 20 communes.
La grève avant l’ouverture à la concurrence
L’inflexibilité patronale tient surtout au fait que les TICE sont actuellement soumises à un appel d’offres, dans le cadre de l’ouverture à la concurrence du réseau de bus francilien. Si cette société d’économie mixte appartient pour l’heure majoritairement à la communauté d’agglomération Grand Paris Sud, elle pourrait passer d’ici l’été sous la coupe des géants Transdev ou Keolis, déjà actionnaires des TICE.
« Or augmenter la masse salariale avant de vendre, ce n’est jamais une bonne idée », souligne Axel Parsade de FO. Les grévistes ne perdent pas pour autant espoir, le piquet de grève basé à Bondoufle ne désemplit pas. « On fait grève pour notre avenir, donc on tient », affirme Axel Parsade.
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