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Mecachrome Toulouse : 11 jours de grève « dans un secteur où il ne se passe rien depuis 40 ans »


 

Depuis le 11 avril, les salariés de Mecachrome Toulouse, entreprise sous-traitante d’Airbus, ont cumulé 11 jours de grève pour exiger des augmentations de salaire. Une lutte rare dans un secteur difficile à mobiliser.

 

« Le mouvement n’est pas terminé, une assemblée générale des grévistes est prévue le 31 mai », explique Clément Verger, élu CSE à Mecachrome Toulouse et militant CGT. Si la lutte continue sur le site de Launaguet (banlieue toulousaine) un accord sur les salaires a pourtant été conclu le 17 mai. Il engage la direction de cette entreprise sous-traitante d’Airbus et ses syndicats majoritaires. « A l’exception de la CGT, ils ont tous signé pour 3,5% d’augmentation de salaire et un minimum de 65e brut supplémentaire sur la fiche de paie », détaille Clément Verger.

Un montant bien éloigné des revendications de la section CGT toulousaine et des grévistes organisés en assemblée générale depuis le début du mois d’avril sur le site. « Nous demandions 7% d’augmentation de salaire et au minimum 200€ euros supplémentaires de salaire brut sur la fiche de paie, précise le salarié, en poste depuis 9 ans dans la boîte, même les syndicats majoritaires demandaient plus que ce qu’ils ont obtenu. A savoir +5% et 100€ brut. »

 

Mecachrome en grève à Toulouse seulement

 

Se dessinent alors deux situations : Toulouse, où la production est bloquée grâce à une grève tournante de 2 jours par semaine, qui passe à 4 jours semaines par la suite. Et les autres sites de Mecachrome en France et à l’étranger, qui ne rentrent pas en grève.

« Les autres syndicats étaient absolument contre l’idée de faire grève pendant les négociations », assure Clément Verger. Or l’usine toulousaine ne compte que 150 salariés… dans un groupe qui en pèse 2400. De plus, parmi les employés toulousains, seuls les salariés de la production (environ la moitié de l’effectif total) sont entrés massivement en grève.

La bataille menée par les salariés toulousains est toutefois porteuse d’espoir. « On a eu une vraie dynamique de lutte collective sur ce conflit avec des assemblées générales pour reconduire la grève où de plus en plus de personnes se sont exprimés. On a fait deux rassemblements sur le piquet et des personnes extérieures à l’entreprise sont venues nous soutenir, on a tissé des lien avec d’autres entreprises et on a eu une belle caisse de grève. C’est assez fort pour une entreprise de l’aéronautique, secteur dans lequel il ne se passe rien depuis 40 ans », conclut Clément Verger.