Manifestations avant confinement

 

Alors que la menace d’un nouveau confinement saute finalement le week-end, les opposants à la loi sécurité globale manifesteront samedi dans tout le pays. D’autres manifestations sont prévues pour la journée de grève interprofessionnelle du 4 février, à moins que le refus d’Emmanuel Macron de confiner le pays tout de suite ne tienne pas, et que des restrictions de déplacement plus fortes soient prises.

 

Grèves et manifestations

 

Interdiction des licenciements

Autour de 2000 personnes ont manifesté à Paris samedi 23 janvier dans l’après-midi à l’appel de la CGT TUI France, à l’origine d’un regroupement de syndicats d’entreprises en butte à des licenciements et d’autres structures syndicales. Objectif du défilé : interdire les licenciements et les suppressions d’emplois (lire notre article).

 

D’une grève assez réussie dans l’éducation…

Malgré un climat modérément propice à la mobilisation (lire notre article), la journée d’action des personnels de l’Éducation nationale du 26 janvier a réuni au moins un agent sur quatre dans la grève (lire notre article). Plusieurs milliers de personnes ont défilé à Paris, ainsi qu’à Nantes et Lyon.

 

…à une journée interprofessionnelle le 4 février

La période morose ne pèse pas que dans l’Éducation nationale, pour autant une journée de grève interprofessionnelle se profile pour jeudi prochain, à l’appel de la CGT, Solidaires, la FSU et plusieurs organisations de jeunesse. Pensée comme une rampe de lancement avec des grèves sectorielles dans la seconde moitié de janvier, elle veut dénoncer « une avalanche de plans de licenciements » dont l’objectif est avant tout de préserver et maintenir le niveau de profits des patrons.

 

Déjà quatre semaines de grève à Grandpuits

La grève se poursuit à la raffinerie de Grandpuits en Seine-et-Marne. Commencée le 4 janvier, elle tente même de se durcir et d’entraîner d’autres raffineries. Mardi, les grévistes ont manifesté devant le siège de Total. Jeudi, plusieurs associations et ONG écologistes ont sorti un rapport pour dénoncer la communication « verte » du groupe pétrolier (lire notre article).

 

Bras de fer chez Carambar

Malgré 40 % de salariés en arrêt maladie et une production en berne (-75 % selon un syndicaliste), la direction d’Eurazeo, le fonds d’investissement qui a racheté Carambar il y a deux ans, ne lâche pas grand-chose. Des négociations entre direction et syndicats ont échoué jeudi à Marcq-en-Barœul (59). Du coup, un nouvel arrêt de travail a eu lieu ce vendredi contre le transfert, avec réduction de salaire, de 105 des 112 salariés vers le site de Lutti.

 

Livreurs des plateformes en grève

Vendredi 29 janvier avait lieu le troisième appel national à la grève, lancé par la CGT livreurs depuis l’automne 2020. Organisés en collectifs autonomes ou au sein de la récente CGT, les actions de livreurs se multiplient depuis peu et tentent de faire plier les plateformes. Nous proposons un état des lieux du rapport de force (notre article).

 

À Schneider Electric, le PSE ne met pas fin à la grève

Lundi 25 janvier, les salariés du site de Lattes (34) de Schneider Electric étaient encore en grève. Et ce, en dépit de la signature d’un « plan de sauvegarde de l’emploi » le jeudi précédent. Même si celui-ci enregistrait une prime de 5000 € et la possibilité de départ anticipé à la retraite, les contreparties sociales restent insuffisantes pour les syndicats du site dont les portes doivent fermer d’ici la fin de l’année. Comme depuis le début de leur mouvement (lire notre article), ils comptent sur une prime supplémentaire de 5000 €. Une maigre consolation par rapport aux 25 000 € demandés par représentants des salariés à l’origine.

 

Fin de grève à la Stef

42 jours de grève pour 70 salariés, et même une grève de la faim pour quelques-uns, afin d’obtenir une augmentation de salaire de 100 €, dans cette entreprise du secteur de la logistique. Et finalement un accord de fin de conflit en début de semaine comprenant une revalorisation salariale de 50 € en deux fois : 35 € immédiatement et 15 € l’année prochaine. Le tout accompagné d’une augmentation de 1,30 € de la prime panier (autour de 25 € par mois) et l’octroi d’une prime de transport de 65 centimes par jour (près de 15 € par mois), selon un responsable de l’union départementale CGT du Tarn-et-Garonne.

 

Police

 

Nouvelles manifestations contre la loi sécurité globale

Avant que le texte arrive au Sénat en mars, la coordination nationale Stop loi sécurité globale appellent à manifester partout en France pour faire tomber la proposition de loi. Au moins 60 rendez-vous sont programmés sur l’ensemble du territoire (voir la carte des manifestations).

 

Teufeurs

Présents en nombre lors des manifestations du 16 janvier contre la loi sur la sécurité globale, les teufeurs ont organisé plusieurs rassemblements le samedi suivant. À Rennes, un millier d’entre eux se sont rassemblés contre la répression qui a suivi la fête de Lieuron dans le même département. Après quelques heures, la police est intervenue pour saisir le matériel d’un sound system qui tentait de s’installer, puis a fait usage de gaz lacrymogènes et utilisé un canon à eau. Quatorze manifestants ont été interpellés.

 

« Beauvau de la sécurité » pour rétablir la confiance

Alors que l’IFOP nous apprend (nous rappelle ?) que la confiance dans la police est avant tout une histoire d’âge et de classe sociale (notre article), Gérald Darmanin tente justement de la rétablir en organisant un « Beauvau de la sécurité ». Lancé ce lundi 25 janvier, ce « grand débat » sauce police a pour but, d’après les mots du gouvernement, d’« améliorer les conditions d’exercice » des forces de l’ordre et de « consolider » les liens avec les Français. En guise d’invités : les trois principaux syndicats de policiers : Alliance, FO-Police et Unsa-Police, mais aussi des maires et des « citoyens ». Les conclusions de ces échanges doivent servir de base à la future loi d’orientation et de programmation de la sécurité intérieure (Lopsi) prévue en 2022.

 

Contrôles au faciès

Six organisations, parmi lesquelles Amnesty International, ont lancé mercredi une action de groupe en justice contre l’État pour qu’il fasse cesser la pratique des contrôles au faciès. L’État a quatre mois pour répondre, avant la possible saisie d’un juge (en savoir plus).

 

PSE, licenciements, chômage

 

Bien plus de 5800 emplois en moins dans l’aéro dans le Sud-Ouest

Les entreprises de la filière aéronautique et spatiale du Grand Sud-Ouest (Occitanie et Nouvelle-Aquitaine) ont supprimé 5 800 emplois au cours des neuf premiers mois de 2020, a annoncé l’Insee cette semaine. Or ce chiffre ne comprend pas les emplois en intérim qui ont été les premiers à être supprimés dans la filière.

 

Moins 10 000 emplois dans la banque en Allemagne

La Commerzbank, deuxième banque allemande, a annoncé jeudi un projet de restructuration visant à faire 1,4 milliard d’euros d’économies d’ici 2024. Inutile de vous faire un dessin, celles-ci seront faites sur le dos des salariés, avec la suppression de 10 000 emplois.

 

Nocibé veut fermer 62 magasins en France

« Environ 500 des 2 400 magasins européens seront fermés d’ici à l’automne 2022 », a indiqué le groupe allemand Douglas dans un communiqué. Au total, 2 500 postes sont menacés par ces fermetures en Europe, dont « environ 350 » en France, où le groupe est connu pour sa marque de cosmétiques Nocibé. La CFE-CGC a dénoncé un plan bien trop lourd.

 

Réforme de la réforme de l’assurance chômage

Entre un second volet de la réforme retoqué par le Conseil d’État (lire notre article) et la « promesse » d’une adaptation rapide des règles pour tenir compte de la crise sanitaire, l’entrée en vigueur complète au 1er avril 2021 des deux volets a du plomb dans l’aile. Pourtant il s’agit toujours de la date officielle et le gouvernement manœuvre toujours pour faire passer son recul des droits des chômeurs. La ministre du Travail a avancé lundi auprès des syndicats un nouveau mode de calcul du salaire journalier de référence (SJR), basé cette fois-ci sur un plancher minimum et sur une partie de la réforme qui ne s’appliquerait pas aux moins de 26 ans. Une réunion plénière est prévue à la mi-février avec les organisations professionnelles.

 

(Dé)croissance

Le PIB de la France a chuté de 8,3 % en 2020.

 

Du côté du gouvernement

 

3 milliards pour les quartiers populaires

D’une main le gouvernement propose un texte sur le séparatisme, de l’autre il promet d’injecter pas moins de 3,3 milliards d’euros pour les quartiers populaires – même si certains crédits annoncés avaient déjà été engagés. Parmi ces 3,3 milliards, 2 milliards iront à la rénovation urbaine.

 

La dissolution de Génération Identitaire étudiée par Darmanin

Et voilà que Darmanin s’autopropulse héros de la lutte antifasciste. « J’ai demandé aux services du ministère de l’Intérieur de réunir les éléments qui permettraient de proposer la dissolution de Génération identitaire », a annoncé ce mardi le premier flic de France qui se dit « particulièrement scandalisé » par les actions anti-migrants du groupe d’extrême droite dans les Pyrénées.

 

3919 : le gouvernement recule

Le gouvernement suspend la procédure de mise en concurrence du 3919 (en savoir plus), le numéro d’appel pour les femmes victimes de violences conjugales. La Fédération nationale Solidarité femmes, à l’origine du numéro il y a près de 30 ans, avait saisi la justice la semaine dernière.

 

Monde d’après

En début de semaine, la CFDT a proposé à Jean Castex une mission tripartite État-syndicats-patronat, pour réfléchir à l’après-crise. S’il a considéré l’idée intéressante, pour l’heure le Premier ministre reçoit syndicats et patronat en vue d’une conférence du dialogue social au mois de mars. Au programme : remettre en avant une réforme du chômage, qui ne trouve grâce aux yeux d’aucun syndicat, et entretenir le flou sur le devenir d’une réforme des retraites que l’ensemble des organisations syndicales jugent malvenue pour l’heure, même la CFDT. Pendant ce temps, Emmanuel Macron a réuni 100 patrons étrangers en visioconférence pour leur vanter l’investissement en France.

 

Et aussi

 

Sur le front du Covid

Un troisième confinement menace, même si le gouvernement s’est laissé encore quelques jours avec quelques mesures supplémentaires dont la portée paraît limitée et ne pourra pas être connue avant deux semaines. Ailleurs, au Liban comme aux Pays-Bas, des affrontements avec la police ont accompagné les restrictions de liberté de déplacement. Parallèlement, la campagne vaccinale progresse doucement, au rythme des manques de doses en France comme en Europe, liés à des retards dans la production et à la nature des contrats passés avec les laboratoires. Mais infiniment plus vite que dans les pays du Sud, défavorisés par la concurrence entre les États. Et ce, malgré qu’une immunité efficace ne puisse se penser qu’à l’échelle planétaire. Au risque de voir de nouveaux variants mettre en échec les campagnes vaccinales d’aujourd’hui.

 

Milliardaires au calme

Alors que la pandémie fait basculer des millions de personnes dans la pauvreté, les 1 000 milliardaires les plus fortunés de la planète ont retrouvé en neuf mois seulement leur niveau de richesse d’avant la crise, constate Oxfam (en savoir plus).

 

Ils ne sont plus les oubliés du Ségur

Savoir apprécier une victoire. Après manifestations et négociations (notre article), environ 20 000 agents de la fonction publique hospitalière, non concernés par les revalorisations du « Ségur de la santé », devraient toucher 183 euros nets de plus par mois. L’enveloppe budgétaire serait de l’ordre de 65 millions d’euros par an.